«La haine du juif est toujours là», assure l'ambassadeur d'Israël en France, Joshua Zarka
Invité d'Europe 1 Matin Week-end, l'ambassadeur d'Israël en France, a affirmé que "la haine du Juif est toujours là". Alors que l'on commémore lundi les 80 ans après la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, Joshua Zarka, déplore le manque d'éducation sur cette question. Éducation qui est, selon lui, au cœur du devoir mémoriel.
80 ans après la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, "la haine du Juif est toujours là". C'est le constat dressé par Joshua Zarka, ambassadeur d'Israël en France, au micro d'Europe 1 matin week-end. Alors que la trêve entre les terroristes du Hamas et Tel-Aviv ne tient qu'à un fil, les pays européens enregistrent une forte hausse des actes antisémites.
Une haine "instrumentalisée"
Et la France n'est pas épargnée : début janvier, la ministre déléguée à l'égalité entre les Femmes et les Hommes et en charge de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, évoquait sur Europe 1 une "augmentation spectaculaire du nombre d'actes antisémites" en 2024. Une hausse qui est née avec l'attaque des terroristes du Hamas, le 7 octobre 2023.
"Ce qui est assez incroyable, c'est que le 7 octobre, le jour où a eu lieu l'attaque la plus féroce, la plus terrible, la plus inhumaine contre le peuple juif depuis l'Holocauste et contre Israël depuis sa création, les gens fêtaient dans les rues. Pas pour la cause palestinienne, mais parce que des Juifs étaient tués", assure l'ambassadeur.
"C'est quelque chose que nous voyons encore aujourd'hui. Vous savez, la haine du Juif est toujours là et elle est instrumentalisée, utilisée par certains partis politiques à travers l'Europe. Et c'est quelque chose d'horrible qu'il faut combattre."
Le combat par "l'éducation"
Mais comment combattre un tel phénomène et de surcroît entretenir le devoir de mémoire ? "Par l'éducation", juge Joshua Zarka. "En Israël, c'est très clair. Nous le faisons d'une façon régulière, il y a des cours pour cela. [...] Je sais que dans certaines écoles en France, certains professeurs craignent de parler de la Shoah et c'est très grave : on en voit les résultats dans l'antisémitisme."
L'ambassadeur déplore "qu'une grande partie des enfants de France ne savent pas ce qu'est l'Holocauste, ne savent pas ce qui s'est passé il y a 80 ans", et juge que la question de l'Holocauste à l'école doit être "incontournable". D'après un sondage OpinionWay paru en janvier 2024 réalisé sur 986 jeunes de 16 à 24 ans, 18% des personnes interrogées disent ne jamais avoir entendu parler de la Shoah, et près de 17% indique en avoir uniquement une vague connaissance.