La municipalité FN de Hayange, en Moselle, menace d'expulser dans les jours à venir l'antenne locale du Secours populaire. Il est reproché à l'association, qui occupait jusqu'à présent un local municipal à titre gratuit, de mener une "propagande pro-migrants". Le Secours populaire est prié de quitter les lieux au plus tard vendredi, a déclaré le maire FN Fabien Engelmann, précisant que ce jour-là un huissier de justice se présenterait sur place et qu'ensuite, le cas échéant, une procédure d'expulsion serait lancée.
"On aide tout le monde". Ces locaux, où sont stockés des denrées alimentaires et des vêtements à destination des personnes à faible revenu, "sont occupés sans bail", par une "succursale du Parti communiste", s'est justifié le maire. "Le maire me reproche notamment des propos que j'ai tenus" au journal Libération en décembre 2015, à propos d'un goûter de Noël dont les enfants de migrants auraient été exclus sur décision de la municipalité, a expliqué Anne Duflot-Allievi, présidente du comité local de l'association caritative.
"Engelmann a décidé que seuls pourraient venir (à ce goûter) ceux dont les parents touchent les minima sociaux, donc exit les migrants !", avait alors déclaré Anne Duflot-Allievi au quotidien national. Selon elle, le maire reproche également au Secours populaire d'avoir travaillé, lors d'un événement caritatif, avec l'association "Hayange, plus belle ma ville", opposante notoire à la munipalité FN. "Le maire nous reproche d'aider les migrants, mais nous on aide tout le monde", a-t-elle encore dit.
Une baisse de subvention depuis l'arrivée du FN. "Ce qui me fait le plus mal au cœur, c'est que si on perd le local, on ne pourra plus aider les personnes dans la misère. Ce sera la mort du Secours populaire à Hayange", a déploré la responsable. L'association a vu sa subvention baisser de 1.700 à 550 euros par an après l'arrivée à la mairie de Fabien Engelmann, puis à zéro cette année.