C'est un siège qui ne va plus rester vide très longtemps. Si le successeur de François de Rugy au perchoir est officiellement élu mercredi après-midi dans l’hémicycle, il sera virtuellement connu dès lundi puisque c'est le candidat sélectionné ce jour par la majorité qui devra prendre la présidence de l'Assemblée nationale. Alors que les quatre candidats en lice comptent deux femmes et deux hommes, l’hypothèse d’élire une femme à ce poste pour la première fois de l’histoire - et d'en faire par la même occasion le quatrième personnage de l'Etat - agite de nombreux marcheurs depuis la semaine dernière.
"Le dinosaure Ferrand". Des quatre postulants à se présenter lundi matin devant les députés en marche réunis en séminaire à Tours, Richard Ferrand, leur patron, reste le grand favori. Et pourtant, sa candidature ne ressemble pas vraiment "au long fleuve tranquille que l'on pouvait imaginer", glisse un conseiller ministériel. Son statut de dauphin adoubé par la présidence est vivement contesté par Barbara Pompili, l'ex-secrétaire d’Etat EELV du quinquennat de François Hollande, également candidate.
"[Pompili] serait mieux que le dinosaure Ferrand, mais je pense que la légitimité va l’emporter", prédit, peu emballé, un député LREM. "Ce n’est pas joué d’avance, mais je pense avoir de bonnes chances. Si je suis allée à ce combat, c’est parce que beaucoup de collègues députés m’y ont encouragée", a fait valoir Barbara Pompili auprès de Ouest France.
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Des députées prêtes à prendre le pouvoir. De leur côté, les soutiens du député du Finistère aiment à rappeler qu'il a "l’expérience nécessaire pour ce poste". Ce scrutin interne permettra en tout cas de mesurer les rapports de force au sein de la majorité. Cette élection "active de la scissiparité" au dans le groupe, résume une source parlementaire auprès de l'AFP. Et d'autant plus que l'hypothèse d'une victoire de Richard Ferrand engagera un important chamboule-tout chez les marcheurs, puisqu'il faudra trouver un nouveau président du groupe à l’Assemblée.
Ce poste suscite aussi des convoitises. Pas moins d’une dizaine de députés lorgnent déjà la place, y compris des femmes, car comme le confie l’une d’elles : "on ne peut pas mettre uniquement des hommes aux responsabilités".