Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT chargée des retraites, était au micro d'Europe 1, dimanche. La syndicaliste estime que la lettre remise par le premier ministre Edouard Philippe "ne change rien du tout" dans le conflit qui oppose l'exécutif et les syndicats autour de la réforme des retraties. Cette lettre avait pourtant pour objectif d'amorcer une sortie de crise dans cet épineux dossier, notamment en suspendant la mise en place de l'âge pivot à 64 ans.
La cégétiste juge pour sa part que "la suspension temporaire de l'âge pivot est soumise à un accord impossible". "Le premier ministre pose deux conditions dans sa lettre : que les pensions ne baissent pas et que les cotisations sociales n’augmentent pas", explique-t-elle. Or, "tout le monde sait qu’il ne reste [donc] qu’un paramètre pour équilibrer le système : le recul de l’âge de la retraite."
>> LIRE AUSSI - Retraites : pour Ian Brossat, porte-parole du PCF, le retrait de l'âge pivot est "un trompe l’œil"
Un recul de l'âge de la retraite inenvisageable pour la CGT. A tel point que Catherine Perret estime qu'Edouard Philippe "aurait pu envoyer cette lettre avant la période des fêtes de fin d’année car nous en sommes exactement au même point".
"Ce n'est pas du dialogue social ça !"
Quid du dialogue social mis en avant par Edouard Philippe, qui estime avoir fait un pas vers les partenaires sociaux en suspendant la mise en place de l'âge pivot à 64 ans ? "Ce n’est pas du dialogue social ça !", balaie la secrétaire confédérale de la CGT. "Il nous dit qu’il faut 13 milliards d'euros d’économies et qu’il faut qu’on se débrouille pour trouver les solutions !"
La lettre du premier ministre "n'est pas quelque chose de nature à dénouer la crise sociale qui dure", prévient Catherine Perret. La grève est donc amenée à durer, pour l'instant. Elle rappelle : "Les premiers fatigués sont les grévistes, qui auront une paie à 0 euro à la fin du mois en plus. Il faut que tous les salariés ensemble se mettent en grève la semaine prochaine pour sortir enfin de cette situation. Car à ce moment-là, le gouvernement n’aura d’autre choix que de retirer la totalité de son projet de loi."
Elle conclut : "L’objectif de cette réforme devrait être d’améliorer les droits des gens alors que là, l’objectif est budgétaire, il faut faire des économies !"