Les candidats à la présidentielle ont prévu de défiler à Lyon ce week-end : Emmanuel Macron samedi, puis Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen dimanche. Tous veulent faire de ce rendez-vous un temps fort de leur campagne respective, comme s’ils avaient un message à envoyer. Mais le rendez-vous principal pourrait bien avoir lieu à Paris avec l'investiture de Benoît Hamon.
La réunion des antisystèmes. "La campagne présidentielle se joue ici et maintenant, entre candidats antisystème", semblent-ils tous crier. "Les autres sont hors-jeu, vendus à un système moribond". Voilà le message lyonnais. La présence dans la même ville de ces trois candidats ne doit rien au hasard ; ils se cherchent les uns les autres, et se réjouissent de se retrouver ensemble dans l’espoir de ringardiser leurs adversaires respectifs.
Sauf que Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron ont deux points communs : ils se revendiquent hors-système et ils sont eux-mêmes de pures produits du système. Dynastie familiale politique pour l’une, l’Elysée et Bercy pour le fondateur d’ "En marche !", et trente ans de parti socialiste pour l’ancien sénateur Mélenchon. Le grand coup de balai électoral qu’ils appellent de leurs vœux pourrait donc aussi se retourner contre eux.
La dynamique Benoît Hamon. Car ce week-end, c’est finalement à Paris que pourrait bien se jouer la campagne, avec la cérémonie d’investiture du candidat de la gauche, Benoît Hamon. Ce ne sera pas une petite convention étriquée du PS, mais un grand meeting. Christiane Taubira a promis à l’ancien ministre de l’Education nationale d’être présente, c’est même elle qui pourrait introduire le candidat. Anne Hidalgo, silencieuse pendant la campagne, et qui avait pourtant choisi de soutenir Vincent Peillon, montera même à la tribune. Bref, de quoi faire oublier l’absence de Manuel Valls. L’enjeu pour Benoît Hamon, c’est de montrer aux Français, mais aussi à ses concurrents lyonnais, que le match ne se jouera pas sans lui.
L’affaire Fillon a tout changé : la gauche qu’on disait battue d’avance n’est finalement, et contre toute attente, pas morte.