Christophe Castaner a assuré dimanche devant les responsables du culte musulman vouloir "conforter" la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État pour l'adapter "au monde de 2018".
Le ministre de l'Intérieur et des cultes a entamé depuis quelques semaines des consultations avec les responsables des cultes sur ce texte, qu'il souhaite modifier. Ces travaux, qui vont prendre "quelques mois", auront "une traduction législative", a-t-il rappelé lors d'un congrès des musulmans de France, organisé par les fédérations de mosquées réunies au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM).
Loin de porter atteinte aux principes de la loi de séparation, de vouloir remettre en cause le régime de laïcité qu’elle définit, l’intention du Gouvernement est tout autre : notre volonté, c’est au contraire de conforter la loi de 1905 dans le monde de 2018. pic.twitter.com/WwpjZrbhLh
— Christophe Castaner (@CCastaner) 9 décembre 2018
Une "pratique éloignée du texte". "Notre volonté est (...) de conforter la loi de 1905 dans le monde de 2018", a-t-il déclaré précisant qu'aujourd'hui la loi "ne s'applique pas toujours". "Bien souvent la pratique s'est éloignée de l'esprit du texte", a-t-il ajouté. "La parole religieuse a une autorité particulière, et à ce titre il n'est pas illégitime qu'elle fasse l'objet d'une vigilance particulière". Rappelant qu'"aucune religion ne peut être utilisée à des fins politiques", le ministre a dit son intention de "faire respecter les dispositions destinées à sanctionner les propos directement politiques tenus par des ministres du culte" dans les lieux de culte.
Dépoussiérer une loi vieille de 113 ans. Rendre "transparente" la "gestion du culte". Autre objectif de la loi de 1905, qui concerne "la transparence dans la gestion du culte". "Cent-treize ans après 1905, qui sait que ces dispositions ne s'appliquent en réalité pas (..) au culte musulman ?", a déploré Christophe Castaner. La plupart des gestionnaires de ce culte se sont constitués en loi 1901. Il a aussi assuré qu'alors que "certains souhaiteraient un traitement différencié pour le culte musulman" et que "d'autres souhaiteraient pouvoir salarier des imams", sa position est claire : "les lois s'appliquent à tous également, sans stigmatisation ni différence de traitement". Il a également affirmé que "le rôle de l'État" n'était pas de "restreindre les pratiques religieuses en empêchant leur exercice ou leur organisation".