Entre lundi et mercredi dernier, près de 8.500 migrants sont arrivés sur l'île de Lampedusa, en Italie. Sur place, le centre d'accueil de la péninsule, qui ne peut accueillir que 400 personnes, est débordé. Ce dimanche, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se rendra sur l'île, aux côtés de la première ministre italienne, Giorgia Meloni. Élue notamment sur la promesse de résoudre le problème de l'immigration clandestine, la Première ministre italienne est pour l'instant restée très silencieuse sur la situation à Lampedusa.
Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, Nicolas Dupont-Aignan est revenu sur ce sujet. Selon le président de Debout la France et député de l'Essonne, "Giorgia Meloni est prisonnière d'un modèle européen immigrationniste".
"Toute l'année, c'est Lampedusa"
Qualifiant la visite d'Ursula von der Leyen à Lampedusa de "tartufferie", Nicolas Dupont-Aignan considère que "Giorgia Meloni est restée prisonnière de cette Union européenne". "À partir du moment où on donne un espoir de reprise en main, on ne peut pas coopérer avec une organisation comme l'Union européenne qui sabote quotidiennement le mandat du peuple qu'a eu Giorgia Meloni. C'est une femme courageuse qui est arrivée, qui a essayé de faire quelque chose, et tout de suite tout le monde lui a dit 'ce n'est pas possible', les ONG sont montées au créneau, l'Union européenne l'a sabotée, lui a fait du chantage", assure-t-il.
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Selon lui, "toute l'année, c'est Lampedusa". Selon les chiffres annoncés par l'agence des gardes-frontières et des gardes-côtes, Frontex, 114.300 personnes sont arrivées de façon irrégulière par la Méditerranée sur le territoire italien entre janvier et août 2023. Nicolas Dupont-Aignan soutient lui que "175.000 personnes sont passées par l'Italie et qu'on va arriver à un million de demandeurs d'asile cette année dans l'Union Européenne". En 2022, 962.160 ressortissants de pays tiers ont demandé l'asile dans l'Union européenne, selon les chiffres du Conseil européen.
"Il faut mettre fin à l'espace Schengen"
S'il considère qu'"il faut raccompagner ces migrants, les mettre dans des centres de rétention et les réexpulser", notamment avec "un accord avec les gouvernements" tunisiens et libyens, pour le président de Debout la France, "il faut mettre fin à l'espace Schengen. Il faut que chaque pays rétablisse ses frontières nationales. Le système ne marche pas et il n'existe dans aucune autre zone dans le monde. Un État ne peut être responsable que de ses propres frontières", affirme-t-il.
Assurant qu'il "apporte son soutien de coopération à Madame Meloni", Nicolas Dupont-Aignan souligne qu'il faut "reprendre en main nos politiques migratoires et coopérer entre pays". "C'est le deuxième moyen pour détruire les barques de passeurs, pour attaquer les mafias. Il ne s'agit pas de laisser tomber Madame Meloni, il s'agit de mettre fin à ce système sans frontières qui déresponsabilise tout le monde et qui aboutit à l'anarchie", conclut le député de l'Essonne au micro du Grand Rendez-vous.