Y aller ou ne pas y aller ? Le Conseil national des Républicains qui se tiendra samedi, à la Mutualité de Paris, met les candidats à la primaire à droite dans l'embarras. Nicolas Sarkozy réunit en effet le parlement LR pour valider le projet du parti. Celui-ci a été élaboré ces derniers mois au fil de conventions sur des sujets divers et variés, de la santé à la culture, en passant par les institutions.
Un projet trop sarkozyste pour eux. Mais pour beaucoup de ceux qui ne seront les rivaux du président des Républicains que lorsque celui-ci se sera déclaré officiellement candidat à la primaire, ce projet est beaucoup trop sarkozyste pour être soutenu. Tous sont d'ailleurs d'accord sur un point : ces dispositions ne les engagent pas. Le clan de l'ancien chef de l'État s'amuse beaucoup de la situation. "Ils n'ont pas de bonnes solutions. Sécher, c'est méprisant pour les élus. Mais venir, c'est aller à Canossa." Autrement dit, s'agenouiller devant Nicolas Sarkozy, alors que celui-ci promet de vanter son bilan de chef de parti.
Chacun sa stratégie pour s'échapper. Chacun a donc sa stratégie pour se sortir de ce casse-tête. Bruno Le Maire a tranché : le Conseil national, ce sera sans lui. "On ne va pas aller valider le programme de Sarkozy pour la primaire", justifie un proche. François Fillon, en revanche, fera le déplacement et prononcera un discours. Juste avant Nicolas Sarkozy. "Et s'il quitte la salle avant que le patron parle, cela se verra", pointe un sarkozyste. Alain Juppé a opté pour une solution intermédiaire. Le maire de Bordeaux vient, car la droite est sa "famille", mais il s'éclipsera après le déjeuner sans faire de discours. Et son excuse est toute trouvée : le match des quarts de finale de l'Euro 2016 qui oppose l'Allemagne et l'Italie se déroulant dans le stade girondin, Alain Juppé se sent obligé d'y assister.
Ambiance frondeuse. Jean-François Copé se joindra aussi au ballet de candidats, mais pour défendre son propre projet, tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, ne viendra que pour saluer les adhérents. Enfin, Hervé Mariton sera bien présent, mais pour appeler à voter contre le projet présidentiel, qu'il juge trop mou. Autant d'attitudes qui ont le don d'agacer le camp sarkozyste. "Il y a un joli Conseil national. C'est très important d'être présent dans sa propre famille politique. C'est quand même respecter les militants que de le faire", a estimé le secrétaire général LR, Eric Woerth, vendredi sur Europe 1. En fait de réunion de famille unie derrière son programme et son chef, le Conseil national pourrait bien tourner à la fronde.