Après le Grand débat en 2019 et la Convention citoyenne pour le climat en 2020, Emmanuel Macron veut désormais miser sur le Conseil national de la refondation. Le chef de l'État lance le CNR ce jeudi matin, où une cinquantaine de participants censés être représentatifs "des forces vives de la Nation" ont rendez-vous à 9h30 au centre national du rugby à Marcoussis. Si le président de la République a foi en son Conseil national de la refondation, le pari est loin d'être gagné.
"Une nouvelle manière de débattre" pour Emmanuel Macron
Il n'a pas encore commencé qu'il est déjà critiqué de toutes parts. "Un gadget" pour le Rassemblement national, "un bazar" pour les Insoumis et même un "nouveau machin" pour l'ancien président François Hollande. Les contours du CNR reste encore relativement flou, même si Emmanuel Macron a tenté de préciser une nouvelle fois mercredi de quoi il en relevait.
"Ce conseil national de la refondation va nous permettre d’engager un dialogue constructif, de définir des objectifs partagés, de coconstruire les politiques publiques et de se coordonner dans l’action", a-t-il déclaré. "Nous devons aujourd’hui inventer quelque chose de nouveau, une manière nouvelle de débattre. Pas une nouvelle institution, nous en avons déjà suffisamment, mais la méthode pour bâtir ensemble et construire ensemble." Cinq thèmes seront au cœur des débats de cette première réunion : l'Éducation, la Santé, le plein-emploi, le "grand âge" et enfin la transition écologique.
Macron "met en place quelque chose qui ne devrait pas exister"
L'Élysée promet de son côté un CNR "dans un dialogue interactif, franc et sans filtre". Pourtant, si les responsables des huit associations d’élus ont confirmé leur présence, les principaux leaders des partis d’oppositions ne seront pas là. La liste des participants fait pâle figure : tout juste cinquante-trois personnes. "Les absents ont toujours tort. La bouderie finira bien par cesser", espère un ministre, convaincu que la stratégie de la main tendue finira par payer, au moins dans l’opinion.
L'opposition, elle, dénonce surtout un contournement du rôle du parlement, comme Henri Leroy, sénateur LR des Alpes-Maritimes : "Ce machin est à contrepied de toute la participation citoyenne aux élections. Le président de la République met en place quelque chose qui ne devrait pas exister car il existe un parlement d’une part, et des élus de proximité d’autre part", s'indigne-t-il. 'Voilà pourquoi il est inadmissible et intolérable qu’on puisse contrecarrer tout le système représentatif des élus, des territoires, et des citoyens. C’est vraiment prendre les gens pour des imbéciles."
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Invité face à Sonia Mabrouk sur Europe 1, David Lisnard, président de l'association des maires de France a déclaré ne pas croire "au format du CNR, parce qu'on pense que c'est une grande messe d'affichage, mais on est respectueux des institutions et on a posé nos conditions, explique-t-il. Le président de la République nous a donné rendez-vous et nous a donné raison sur le constat de la crise civique et le fait que l'on soit au bout du système." Il y a eu, lors de leur rendez-vous, des avancées majeures selon le président d'association. David Lisnard continue, et décrit une discussion de deux heures et demi "très franche et très directe" avec le président.