Un revirement dans la politique européenne du Rassemblement national ? Louis Aliot, maire RN de Perpignan, était l'invité de Sonia Mabrouk mercredi dans la matinale d'Europe 1. Il a assuré que "le couple franco-allemand est là", et qu'"il n'y a aucune raison que cela change". Le soutien de la candidate à la présidentielle Marine Le Pen était interrogé sur les propos de Bruno Le Maire, tenus mardi sur Europe 1. Le ministre de l'Économie et soutien d'Emmanuel Macron a alors affirmé que le Rassemblement national souhaitait détricoter l'histoire franco-allemande.
Des discussions nécessaires avec l'Allemagne
"Pas du tout !", s'est exclamé Louis Aliot au micro de Sonia Mabrouk, tout en assumant qu'il "faudra évidemment discuter avec les Allemands" sur leurs points de vue divergents. Le maire RN, tout en ne souhaitant "pas dire que c'est l'ADN de l'Europe", a concédé que l'amitié franco-allemande structure l'Europe "depuis très longtemps déjà". Selon lui, "il n'y a aucune raison que ça change", mais si Marine Le Pen est élue présidente de la République, "on défendra mieux nos intérêts face aux Allemands, qui ne défendent pas toujours les intérêts européens", a-t-il encore détaillé.
Concernant la place de l'Allemagne en Europe, le porte-parole de la campagne de Marine Le Pen a estimé tout d'abord que "l'Allemagne est un pays d'abord qui nous a lié avec la Russie" : "Tout le monde parle de [la France], mais il faudrait parler des 70% d'énergie allemande qui dépendent du gaz russe", a-t-il taclé, en référence à l'invasion russe en Ukraine et aux sanctions qui en découlent. "Les Allemands font la leçon à l'Europe entière, mais ils ne sont pas très clairs de leur côté", a lancé Louis Aliot.
"Les Allemands ne jouent pas la carte de l'industrie européenne"
Ensuite, d'après lui, "les Allemands ne jouent pas la carte de l'industrie européenne, notamment en matière de défense". Alors que les Vingt-Sept évoquent depuis plusieurs semaines la nécessité d'un réarmement de l'Europe et d'un renforcement de la défense européenne, "les premiers achats que [les Allemands] font, ce sont des avions américains et de l'armement américain", déplore-t-il. "On ne peut pas dire qu'ils jouent la carte de la préférence communautaire en matière de réarmement européen."
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Pour le maire de Perpignan, ce n'est pas la première fois que l'Allemagne "joue sa carte économique (...) au détriment de la France" : "Ça a été vrai pour Airbus, ça a été vrai pour les moteurs d'Ariane, et c'est maintenant vrai pour l'industrie de la défense", a-t-il lâché.