Le parti Front national, dont la présidente Marine Le Pen souhaite changer le nom, va proposer de rebaptiser aussi ses instances, qui s'inspiraient de celles du Parti communiste dans les années 1970, a-t-on appris lundi auprès de plusieurs sources au FN.
De bureau politique à "bureau national"... Le comité central, actuel "parlement" du parti qui compte une centaine de membres, pourrait devenir un "conseil national", selon une proposition examinée en bureau politique lundi qui devra être soumise au vote des militants lors du Congrès les 10 et 11 mars à Lille, a indiqué à l'AFP Sébastien Chenu, porte-parole du parti. De la même manière, le bureau politique pourrait devenir un "bureau national". "Il y avait besoin d'oxygène et de faire évoluer un vocabulaire qui datait de 1972 et pouvait nous renvoyer à des références qui étaient celles du PCF", a-t-il expliqué.
... Et de secrétaire général à "secrétaire national". Le secrétaire général, considéré souvent comme le numéro deux du parti après le président, serait rebaptisé "secrétaire national", entouré de plusieurs secrétaires nationaux adjoints, a indiqué une autre source interne au FN. Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, et député européen, a été nommé fin septembre à ce poste, occupé précédemment par Nicolas Bay, lui-même devenu vice-président du FN chargé des Affaires européennes. Ces nominations avaient suivi le départ fracassant de Florian Philippot, qui était vice-président du parti chargé de la Stratégie et de la Communication.
Ces instances datent de la création en octobre 1972 du Front national pour l'unité française, FNUF, qui a été dès son origine communément appelé Front national ou FN. Le Parti communiste a, lui, abandonné ces appellations au milieu des années 1990 pour se doter d'un bureau national et d'un conseil national, sous l'impulsion de l'ancien secrétaire général Georges Marchais. Le secrétaire général du PCF, numéro un du parti, est devenu un secrétaire national en 1993.