Le ministre de la Santé Olivier Véran s'est exprimé ce mardi soir sur France 2. Il a annoncé les mesures décidées lors du Conseil de défense organisé dans la matinée autour d'Emmanuel Macron, alors que la situation épidémique suscite l'inquiétude dans plusieurs régions, notamment dans l'Est. Une extension du couvre-feu est ainsi envisagée à partir du 2 janvier dans certains départements, mais un reconfinement national ou local est exclu à ce stade. Europe 1 fait le point sur les nouvelles décisions du gouvernement.
Un couvre-feu dans certains départements à partir du 2 janvier
Le ministre de la Santé a annoncé que la région Grand-Est, la Bourgogne, la région Auvergne-Rhône-Alpes et la région PACA pourraient voir certains de leurs départements "où le taux d'incidence est supérieur au taux d'alerte" soumis à un couvre-feu à 18 heures à partir du 2 janvier. "L'épidémie reste à un niveau très élevé", indique Olivier Véran. "La pression sur le Grand-Est est importante ; il y a une disparité régionale importante. Mais la France a un taux d'incidence plus faible que la totalité de ses voisins." Le taux d'incidence dépasse le seuil d’alerte des 250 cas dans plusieurs départements : les Ardennes, le Doubs, le Jura, la Meurthe-et-Moselle et les Alpes-Maritimes. Une hausse continue du nombre de cas y est observée.
Pas de reconfinement local ou national
Le ministre de la Santé exclut en revanche tout reconfinement national ou local. Les restrictions sanitaires seront en outre décidées en concertation avec les élus locaux : "sous l'autorité du président a été acté que démarrerait une concertation avec l'ensemble des élus de ces territoires pour prendre des mesures. Cette concertation a déjà commencé, je me suis entretenu avec le maire de Nancy", a précisé Olivier Véran. Le maire de Nancy, Mathieu Klein, s'était pourtant montré favorable à un reconfinement à l'instar de plusieurs élus du Grand-Est - les maires de Reims et Colmar notamment.
Dans un avis publié quelques minutes avant l'interview du ministre, le Conseil scientifique est plus pessimiste et estime qu'"après une période de décrue de l’épidémie, la fin d’année intervient dans un contexte de forte incertitude épidémiologique et une possibilité de reprise incontrôlée de l’épidémie en janvier 2021."
Vers un maintien des restrictions le 7 janvier
Une "clause de revoyure" des restrictions en vigueur était prévue le 7 janvier. "Considérant la situation sanitaire, il parait difficilement considérable de lever les contraintes", prévient Olivier Véran. Le gouvernement veut "voir l'effet de Noël, éventuellement du Nouvel An. D'ici début janvier, nous y verrons plus clair. De toute évidence, on ne pourra pas lever la totalité des contraintes."
Le ministre de la Santé n'a en revanche pas souhaité s'exprimer quant aux restrictions qui régiront le secteur de la culture à l'avenir. Un secteur dans l'attente, puisqu'il a été obligé de fermer ses portes depuis plusieurs semaines. "Ce n'est pas à moi de me prononcer, les décisions seront annoncées courant de la semaine prochaine", a précisé Olivier Véran.
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Le vaccin disponible d'ici fin janvier pour les soignants de plus de 50 ans
Le ministre de la Santé est également revenu sur la campagne de vaccination qui a débuté voilà quelques jours. D'ici fin janvier, les "professionnels de santé de 50 ans et plus" pourront bénéficier de ce vaccin, de même que ceux "qui souffrent de maladies qui les exposent à des formes graves". "Puis viendra le temps, en février-mars, de la population générale, par tranches d’âge décroissant, en démarrant par les plus de 75 ans", indique le ministre.
Interrogé quant à la lenteur de la campagne française en comparaison à la politique de vaccination allemande, Olivier Véran défend la trajectoire choisie par le gouvernement : "Nous avons fait le choix de nous reposer sur les médecins, de faire le vaccin dans les Ehpad. Nous recueillons le consentement des patients auparavant. Cet écart dans le démarrage avec l'Allemagne est assumé. Ce qui compte, c'est que fin janvier nous aurons rattrapé ce décalage." Le ministre de la Santé s'est lui-même dit "impatient" de se faire vacciner.