Le gouvernement s'est dit favorable mardi à un gel des crédits consacrés à l'Aide médicale d'État (AME) destinée aux sans-papiers, un changement de pied après avoir prévu initialement de les augmenter dans le budget 2025. Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a confirmé une information de RMC selon laquelle le gouvernement déposera un amendement dans le cadre de l'examen au Parlement du budget 2025 pour que les dépenses de l'AME ne progressent plus l'année prochaine.
Le projet de budget présenté jeudi dernier prévoyait une hausse des crédits de l'AME de 8%, à 1,3 milliard d'euros, contre 1,2 en 2024, ce qui avait suscité des protestations chez certains élus du Rassemblement national, opposés à cette augmentation. Interrogé sur BFMTV, M. Saint-Martin a expliqué "qu'on avait besoin comme toutes les dépenses de savoir mieux les maîtriser". Tout en assurant que l'AME, "enjeu de santé publique et d'humanité", "serait préservée".
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"Une aide d'urgence vitale"
À plusieurs reprises, le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau a dit qu'il souhaitait réformer l'AME et la remplacer par une aide médicale d'urgence aux contours drastiquement réduits. Pendant la campagne des législatives anticipées cet été, le RN indiquait pour sa part vouloir la remplacer par "une aide d'urgence vitale". L'aide médicale d'État permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois, dont les ressources sont faibles et n'ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun.
En 2024, l'enveloppe de l'AME prévue par l'État représentait environ 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS). Fin 2023, on comptait 466.000 bénéficiaires de l'AME.