La justice saisit lundi un peu plus de 2 millions d’euros au Rassemblement national (ex-FN) dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs présumés au Parlement européen. Sa présidente, Marine Le Pen, a aussitôt dénoncé "un assassinat politique", estimant que cette somme, qui en théorie devait être versée le 9 juillet dans le cadre du financement public des partis, est essentiel à la survie de sa formation. "La logique dans un pays démocratique c’est que, malgré tout, le séquestre ne menace pas l’existence même d’un parti politique", a réagi, au micro de la matinale d’Europe 1, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. "Mais ça n’est pas à Marine Le Pen de se victimiser", nuance-t-il aussitôt. "Elle doit d’abord reconnaître qu’il y a eu fraude. Et pour l’instant, elle a bien du mal à le reconnaître".
On vous explique en 1 minute : qu'est-ce que la justice reproche au parti de Marine Le Pen ?
"Qu’elle commence par s’excuser". "Voilà un parti qui s’est voulu le chevalier blanc de la vie politique et qui a aboyé sur l’ensemble des partis qui auraient été des partis frondeurs ou corrompus, et voilà qu’elle [Marine Le Pen, ndlr] est prise la main dans le sac", tacle le député de Seine-et-Marne. "Au lieu de faire profile bas, elle se victimise", s'agace-t-il. "Qu’elle commence par s’excuser, et après ça mérite de se discuter".
Un appel aux dons. Le parti fondé par Jean-Marie Le Pen est suspecté d’avoir rémunéré ses permanents avec l’argent réservé aux assistants parlementaires européens. Le Parlement de Strasbourg estime le préjudice subi à quelque 7 millions d’euros sur une période de huit ans, allant de 2009 à 2017. L’aide publique versée au RN, définie par ses scores électoraux, représente 4,5 millions d’euros. C’est donc quasiment la moitié de cette manne qui s’envole pour Marine Le Pen. Afin d’échapper au risque de cessation de paiement, le parti, qui peine a obtenir des prêts de la part des banques, a ouvert un site d’appel aux dons "à tous les Français attachés à la démocratie et au pluralisme", a indiqué Jordan Bardella, son porte-parole.