EN DIRECT - Législatives 2024 : le programme des «extrêmes» mènent «à la guerre civile», affirme Macron

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La campagne des législatives entre lundi dans sa dernière semaine. À quelques jours du premier tour, le Rassemblement national va enfin dévoiler son programme définitif. De son côté, Gabriel Attal, en campagne à Dijon, tente de réduire l'écart avec la gauche et l'extrême droite. Suivez l'évolution de la situation en direct.

À peine commencée, la campagne des législatives entre lundi dans sa dernière semaine : poussé par les sondages mais accusé de reculer sur des mesures, Jordan Bardella dévoilera les grands axes du programme du RN quand Gabriel Attal, en campagne à Dijon, tente de réduire l'écart avec la gauche et l'extrême droite. Suivez l'évolution de la situation en direct.

Les informations à retenir : 

  • Jordan Bardella présente le programme de son parti
  • Le RN veut interdire des "emplois sensibles" aux binationaux
  • Bruno Le Maire craint pour la "paix civile" avec le RN au pouvoir
  • Un débat Attal/Bardella/Faure jeudi soir sur France 2
  • Pour Laurent Berger, "la première urgence" est d'"éviter" une victoire du RN

Les programmes des "extrêmes" mènent "à la guerre civile", affirme Macron

Les programmes des "deux extrêmes" mènent "à la guerre civile", a affirmé Emmanuel Macron dans un podcast diffusé lundi dans lequel il fustige le Rassemblement national, La France insoumise "et ceux qui les suivent".

"La réponse de l'extrême droite" en matière d'insécurité, "parce qu'elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, c'est en ça qu'elle divise et qu'elle pousse à la guerre civile", a dit le chef de l'État dans le podcast "Génération Do It Yourself". En face, La France insoumise propose "une forme de communautarisme", "mais ça, c'est aussi la guerre civile derrière", a-t-il ajouté.

"Nous sommes prêts" à gouverner, assure Bardella en présentant son programme

"Nous sommes prêts" à gouverner, a assuré lundi Jordan Bardella, chef de file du Rassemblement national, lors d'une présentation de son programme pour les législatives à Paris. "Je le dis solennellement à nos compatriotes : le Rassemblement national est aujourd'hui le seul mouvement à pouvoir mettre en œuvre dès maintenant et raisonnablement les aspirations clairement exprimées par les Français. En trois mots, nous sommes prêts", a affirmé celui qui aspire à devenir Premier ministre à l'issue du scrutin des 30 juin et 7 juillet.

Il a proposé "un big bang de l'autorité" à l'école "dès la rentrée de septembre", notamment avec l'interdiction des téléphones portables dans les établissements et le port de l'uniforme. "Les téléphones portables seront interdits dans les établissements scolaires dont les lycées", "le vouvoiement des enseignants sera obligatoire et les expérimentations du port de l'uniforme sera poursuivie : je suis, à titre personnel favorable à son instauration à l'école primaire, mais aussi au collège", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse à Paris.

Concernant la réforme des retraites, le chef du parti clarifie sa position. Il qualifie cette mesure 'injuste" et "inefficace sur le plan économique". "À compter de l'automne, les Français qui ont travaillé avant 20 ans et justifiant de 40 annuités de cotisations pourront partir à la retraite à 60 ans. Pour les autres, une progressivité sera mise en œuvre, avec un âge légal de 62 ans et un nombre d'annuités allant jusqu'à 42 années de cotisations", explique Jordan Bardella.

Côté international, Jordan Bardella a assuré lundi qu'il serait "extrêmement vigilant (face) aux tentatives d'ingérence de la Russie", s'il accédait au pouvoir, lors d'une présentation de son programme à Paris. "Je considère la Russie comme une menace multidimensionnelle à la fois pour la France et pour l'Europe", a déclaré Jordan Bardella, dont le parti est régulièrement épinglé pour sa proximité avec Vladimir Poutine.

"La Russie conteste aujourd'hui des intérêts français, depuis plusieurs mois, plusieurs années sur nos zones d'influence historique en Afrique, en mer Noire et aussi dans nos outre-mer, en prenant fait et cause pour notamment pour les Comores" dans la crise migratoire qui touche Mayotte, a ajouté celui qui aspire à devenir Premier ministre.

Tout en se disant "favorable à ce que le soutien logistique et en matériel de défense à l'Ukraine puisse se poursuivre", M. Bardella a réaffirmé "ses lignes rouges très claires". Il refuse d'une part "l'envoi de troupes sur le sol ukrainien" et d'autre part l'envoi "de missiles longue portée ou de matériel militaire" qui pourrait "frapper directement les villes russes". "Cela créerait les conditions d'une ingérence de la France et les conditions d'une escalade face à une puissance qui est une puissance nucléaire", a-t-il jugé.

Le RN veut interdire des "emplois sensibles" aux binationaux

Le Rassemblement national souhaite "empêcher" les personnes avec une double nationalité d'occuper "des emplois extrêmement sensibles" dont la liste sera définie "par décret", a annoncé lundi le député Sébastien Chenu.

La mesure d'interdiction portera sur "des emplois extrêmement sensibles, par exemple des gens qui soient binationaux russes pour occuper des postes de direction stratégique dans la défense", a expliqué le député sur TF1, sans donner davantage de détails sur le type d'emplois concernés. Cette mesure passera par "une loi organique et un décret pour empêcher les ingérences" car il s'agit de "se protéger", dans les "secteurs sensibles", a encore insisté Sébastien Chenu.

Bruno Le Maire craint pour la "paix civile" avec le RN au pouvoir

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a dit lundi craindre pour la "paix civile" en France si le Rassemblement national (RN) arrive au pouvoir à l'occasion des élections législatives anticipées. "Je crains pour l'ordre, oui", a déclaré Bruno Le Maire sur franceinfo, à la question de savoir s'il craignait pour la paix civile dans les prochaines semaines ou mois.

"Je crains pour les relations entre les citoyens. Je crains pour la sérénité. Je crains pour la paix civile, la paix de la société française, tout simplement parce que le Rassemblement national a beau montrer aujourd'hui un visage avenant, dès que vous rentrez dans l'arrière-boutique, c'est beaucoup moins reluisant", a-t-il développé.

"Tout simplement parce que le grand reniement du Rassemblement national va conduire à un grand renoncement et à une immense déception. Et cette immense déception, elle laisse présager des colères très profondes", a-t-il ajouté, citant les revirements du parti d'extrême droite sur le nucléaire ou l'Otan.

Un débat Attal/Bardella/Faure jeudi soir sur France 2

Un débat opposera jeudi soir sur France 2 le Premier ministre Gabriel Attal, le président du RN Jordan Bardella et le premier secrétaire du PS Olivier Faure, à trois jours du premier tour des législatives, a annoncé la chaîne lundi. Un premier débat a lieu mardi soir sur TF1, entre Gabriel Attal, Jordan Bardella et le coordinateur du mouvement La France insoumise Manuel Bompard.

Sur France 2, le débat de jeudi sera présenté par la journaliste Caroline Roux à partir de 20h50. Le deuxième tour des élections législatives aura lieu le 7 juillet, une semaine après le premier tour dimanche. Un autre débat est prévu sur France 2 le 4 juillet entre les deux tours, mais les participants ne sont pas encore connus.

Pour Laurent Berger, "la première urgence" est d'"éviter" une victoire du RN, pas le nom du futur Premier ministre

"La première urgence, c'est d'éviter le RN", pas de savoir qui ira à Matignon, a jugé dans Le Monde lundi l'ex-secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, dont le nom avait été cité par Raphaël Glucksmann comme possible Premier ministre en cas de victoire de la gauche.

"Le sujet, désormais, la première urgence, c'est d'éviter le RN. Cette formation n'apporte aucune réponse aux enjeux économiques, sociaux, écologiques et démocratiques auxquels nous sommes tous confrontés. Elle nous mène vers une impasse", a-t-il déclaré dans un entretien publié dans le quotidien, peu avant une interview sur France 2.

Pour Laurent Berger, Emmanuel Macron, par sa décision au soir des européennes, "a pris un risque ultime, celui de la dissolution de la démocratie" et "fait peser une menace sur ce qui fonde les valeurs de la République : l'égalité, la liberté, la fraternité".