Emmanuel Macron a demandé mercredi aux "forces politiques républicaines" de "bâtir une majorité solide" pour gouverner, scandalisant la gauche qui continue de revendiquer le gouvernement. Sortant de son silence trois jours après le second tour des législatives, bien que parti dans la matinée à Washington pour un sommet de l'Otan, le président s'est adressé aux Français dans une lettre publiée par la presse quotidienne régionale.
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"Ce qui est en jeu, c'est la situation de la France, pas celle du président de la République"
"Personne ne l'a emporté dimanche", selon le chef de l’État. Il faut donc "inventer une nouvelle culture politique" face à la coexistence inédite de trois blocs dans l'hémicycle : le Nouveau Front populaire, le bloc macroniste et le Rassemblement national. "C’est le flou absolu. Tous les dossiers sont suspendus depuis la fin de la campagne des européennes. On a le sentiment d’être inutiles", résume un chef de cabinet.
"Ce qui est en jeu, c'est la situation de la France, pas celle du président de la République. Sans acte d’humilité de sa part, la situation sera explosive", s’alarme un ministre de premier plan. Dans ce contexte, de nombreux membres du gouvernement espèrent qu'Emmanuel Macron acceptera, au moins, que l'actuelle démissionne au plus tard en début de semaine prochaine.
"On ne peut pas se permettre d’avoir 17 voix en moins"
Certes, les ministres seront toujours obligés de rester en poste pour gérer les affaires courantes, mais le statut de démissionnaire permettra, au moins, à ceux qui sont à la fois ministres et députés, de pouvoir voter à l’assemblée. À l'heure actuelle, tout cela est impossible et ils sont 17 à avoir cette double casquette.
"On ne peut pas se permettre d’avoir 17 voix en moins alors qu’il faudra élire le président de l’Assemblée dès le 18 juillet et voter les jours suivants pour attribuer les postes importants de questeurs ou ceux des présidences de commissions", prévient un poids lourd du camp présidentiel. Ce qui est sûr, c'est qu'Emmanuel Macron entend placer les responsables politiques au pied du mur en exhortant à une large coalition des forces républicaines, quitte à compliquer la tâche à son propre camp.