À quatre jours du premier tour des élections législatives anticipées, la macronie semble gagnée par la déprime. Les enquêtes d'opinion se succèdent et continuent de placer le camp présidentiel en troisième position au gouvernement. Plus grand monde ne croit au miracle. Si Emmanuel Macron combat l'esprit de défaite, c'est bien l'ambiance qui règne dans le camp présidentiel.
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"C'est terminé"
Assis à son bureau, ce ministre a le visage fermé. "Le RN va gagner, bien entendu et largement, je pense", lâche ce poids lourd du gouvernement dépité. À quelques encablures de là, dans un hôtel particulier, un conseiller ministériel fait ses cartons. "C'est terminé", confie ce stratège de l'exécutif. Et les mots ne sont pas tendres à l'égard du locataire de l'Élysée.
"Le 9 juin, il nous a mis une balle". "Le pire, c'est qu'il n'a rien anticipé", poursuit un ministre. Entre dépit et colère, ce membre du gouvernement réfléchit déjà à l'après 7 juillet et il n'imagine pas confier concrètement les clés et les dossiers de son ministère à une personnalité du Rassemblement national. Organiser ou pas une cérémonie de passation des pouvoirs ? "La question se pose", explique-t-il. Son argumentation penche en faveur d'un boycott de cette tradition républicaine. Un baroud d'honneur qui ferait fi du choix des électeurs.