Rassemblement national 1:21
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Charles Luylier // Crédits photo : Arthur N. Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Si le RN a obtenu un nombre record de sièges à l'Assemblée nationale, nombre de ses électeurs espéraient obtenir une majorité. Dans le sud de la France, à Canet-en-Roussillon, les militants craignent qu'un plafond de verre ne soit atteint avec Jordan Bardella et Marine Le Pen en chefs de file.

Si le Rassemblement national est arrivé en tête en nombre de voix au second tour des élections législatives, il n'est pas parvenu à obtenir la majorité sur les bancs de l'Assemblée nationale. La déception a été profonde au sein de l'état-major du RN, Jordan Bardella a d'ailleurs reconnu ce lundi des "erreurs", tout en "assumant sa part de responsabilité dans la défaite". Dans les Pyrénées-Orientales où l'extrême droite a obtenu tous les sièges, les électeurs ont leurs petites idées pour améliorer l'image du parti.

"La casquette nazie, ça n'a pas aidé"

À Canet-en-Roussillon, où Anaïs Sabatini a été réélue à 55% des voix, c'est d'abord l'incompréhension qui règne, alors que les sondages donnaient largement gagnant le parti dirigé par Jordan Bardella. "Pourquoi, d'un seul coup, il y a un changement complet ? Pourquoi ?", s'interroge Serge.

Certains estiment que la présence de "brebis galeuses" parmi les candidats pourrait expliquer la réticence à glisser un bulletin du RN dans l'urne. "Il y aurait peut-être dû avoir une ligne de conduite. Des candidats ont été retirés, mais il y a eu la casquette nazie, ça n'a pas aidé. Les partis en ont profité pour refaire la diabolisation. Il faut faire du tri pour obtenir des voix, et ça n'est pas toujours évident", analyse Philippe.

En dehors des candidats embourbés dans les polémiques ou en manque de préparation médiatique, le manque de leader naturel inquiète. "Lorsqu'on avait l'ancien avocat Gilbert Collard, c'était quelqu'un. Bon, il n'y est plus. Et après Jordan Bardella, Marine Le Pen... Il n'y a personne derrière ! Et les autres se chargent bien de le montrer, et on le paye", se désole Jean-Claude.

Face à des résultats décevants d'une élection difficilement perdable sur le papier, l'angoisse monte d'un cran en vue des prochaines échéances nationales. L'introspection apparaît nécessaire pour le Rassemblement national, au risque de voir resurgir le spectre du plafond de verre.