Avec la dissolution de l'Assemblée nationale prononcée dimanche 10 juin, le président voulait éclater le paysage politique. Cela amènera une clarification, expliquait un stratège macroniste au soir de l'annonce du chef de l'État. Les tractations, les alliances, aussi bien à gauche qu'à droite, s'opèrent en coulisse, en vue des législatives anticipées, et c'est surtout à droite que le camp présidentiel espère aller chercher des voix.
"Construire une nouvelle majorité"
C'est en tout cas le souhait de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, jusqu'ici très discret. Le président d'Horizons monte au front désormais : le parti présidentiel Renaissance étant affaibli par son score aux élections européennes, le maire du Havre, issu des Républicains, veut tendre la main aux électeurs LR opposés à l'accord avec le Rassemblement national. Cette possibilité est pourtant prônée par le président du parti Eric Ciotti, une initiative qualifiée de "consternante" et "contre-nature" par l'ancien Premier ministre.
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Edouard Philippe souhaite "construire une nouvelle majorité". Reste à savoir si Renaissance et le MoDem de François Bayrou lui laisseront suffisamment de champ libre en lui accordant de nouvelles circonscriptions, car les ambitions du président d'Horizon semblent claires : succéder à Emmanuel Macron en 2027.