La démission de Christiane Taubira du ministère de la Justice, mercredi, a suscité des réactions très contrastées au sein de la classe politique. Mais les militants de gauche ne sont pas en reste.
"Le bon choix". Certains, à l'instar d'Antoine, sont convaincus que l'ancienne garde des Sceaux "a fait le bon choix". Qu'il fallait en finir avec ce numéro d'équilibriste entre les positions de Christiane Taubira et celles de Manuel Valls, qui rendait le message du gouvernement presque inaudible. "Elle a été longtemps cette caution de gauche", poursuit Antoine. "Mais elle ne pouvait pas tenir cette position en étant contre la déchéance de nationalité. A un moment, les Français veulent de la clarté et cette démission est en cohérence avec la politique du gouvernement."
Un gouvernement qui "se droitise". Certains regrettent néanmoins le départ d'une femme de conviction, qui incarnait encore l'aile gauche du gouvernement. Aujourd'hui, celui-ci "se droitise", regrette Raymond, un autre sympathisant PS qui ne cache pas sa "déception". Le gouvernement "essaie à des fins tactiques de conforter un certain électorat. On y a cru. Qu'une femme de qualité comme Christiane Taubira parte du gouvernement, cela fait mal au cœur."
Une gauche divisée. D'autres soulèvent le risque de voir se constituer un front anti-Hollande au sein d'une gauche fracturée. "Mon inquiétude, c'est qu'on n'arrive pas à rassembler autant de personnalités comme Christiane Taubira, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg ou Cécile Duflot", pointe Jonathan. "En dehors du gouvernement, ils risquent de mener dissidence contre le président de la République."
"Peur" pour 2017. Personne, chez les militants, n'oublie que la campagne de la présidentielle 2017 approche. Et qu'appeler au rassemblement risque d'être difficile. "J'ai peur que la gauche française soit un peu dépassée et aille dans le mur", résume Jonathan.