Comme la plupart des ténors de l'UMP, Bruno Le Maire aura le droit à un discours de 10 minutes au congrès des nouveaux "Républicains", samedi à Paris. Passé à la vitesse supérieure depuis son score de 29% lors de l’élection à la présidence de l’UMP, en novembre, le député de l’Eure a pris la tête de la fronde contre la réforme du collège ces dernières semaines. Une offensive qui lui a permis d’être sous les feux de l'actualité. Et en coulisses, Bruno Le Maire trace sa route, la primaire de 2016 dans le viseur. Pas encore candidat déclaré, mais déjà en campagne, il se prépare activement, avec une organisation et une précision militaires.
Premier objectif : quadriller le terrain. Cette semaine, il était mercredi à Lyon, jeudi à Aix-en-Provence. Bruno Le Maire a une règle : moins de trois visites par département, ça ne sert à rien. Dans le TGV qui file vers Lyon, il explique : "la première fois, les gens vous découvrent. La deuxième, ils vous remercient de revenir, et la troisième, ils accrochent !" Le député a déjà 50 déplacements à son compteur depuis le début de l'année.
Deuxième objectif : organiser ses troupes. Aujourd’hui, Bruno Le Maire, c’est un noyau dur de 30 parlementaires. Sur le terrain, son réseau "Avec BLM" compte 500 référents locaux qui couvrent plus de 90 départements. Sur Internet, sa newsletter hebdomadaire est envoyée à 160.000 personnes. Et côté projet, plusieurs groupes de travail phosphorent pour lui. Ce sont d'ailleurs ces équipes qui lui ont permis d’être très réactif sur la réforme du collège.
Troisième objectif : amasser un trésor de guerre. Pour jouer la gagne à la primaire, Bruno Le Maire estime qu’il lui faudra un million d’euros. Mercredi, à Lyon, il a notamment participé à un dîner pour lever des fonds. Dans la salle, il a compté 60 gros donateurs potentiels. Et à Paris, une fois par semaine, il rencontre des contributeurs susceptibles de signer des chèques allant de 500 à 7.500 euros. Résultat : Bruno Le Maire a déjà 300.000 euros dans sa cagnotte.