Pour les vallsistes, l’heure est grave. Trois cent personnes se sont réunies mardi salle Colbert, à l’Assemblée nationale, dont 130 parlementaires, pour écouter Manuel Valls, l’ancien Premier ministre et perdant de la primaire organisée par le PS face à l’ex-frondeur Benoît Hamon, alerter sur le déroulement de la campagne. Le candidat défait est clair : "Marine Le Pen peut gagner".
Macron, le vote utile ? Pour Manuel Valls, l’enjeu est de porter le meilleur candidat face à elle. "Je ne vous cache pas mon inquiétude. Tout ce qui est fait depuis la primaire pose un problème stratégique", alerte-t-il. En clair, si rien ne change, le vote utile pourra aller à Emmanuel Macron, et Manuel Valls, qui à Matignon s’est souvent opposé à l’ex ministre de l’Economie, n’hésitera pas à le dire en temps voulu.
Des parlementaires toujours frileux. Dans la salle, les applaudissements fusent. Certains élus refusent encore d’accorder leur soutien à Benoît Hamon. "Je ne voterai pas Benoît Hamon car, comme parlementaire, j’ai défendu des textes qu’il veut remettre en cause. Tout cela n’a ni queue ni tête. Enfin, quoi ? Il faut être sérieux", s’indigne au micro d’Europe 1 René Dosière, député de l’Aisne.
Vers une recomposition de la gauche. Manuel Valls, comme durant la primaire de janvier, a également ciblé "la crédibilité" de son ancien ministre de l’Education. "C’est l’avenir de la gauche de gouvernement qui est en jeu", a-t-il relevé. "Il faut se préparer à une recomposition de la gauche, sortir des schémas établis quelle que soit l’issue de la présidentielle", a conclu Manuel Valls. "Avec de tels soutiens, on a pas besoin d’adversaire", déplore un proche de Benoît Hamon.