Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, et le ministre des Transports Clément Beaune, reçoivent les résultats de la concertation sur les ZFE ce lundi. L'exécutif pourrait assouplir les zones à faibles émissions - déjà en place dans 11 agglomérations - et l'étendre à toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants d'ici 2025. Un calendrier impossible à tenir, sachant que la mesure est déjà peu respectée et décriée par les Français.
Des "zones à forte exclusion" ?
Ses détracteurs l'ont rebaptisé "zones à forte exclusion". Les ZFE, les zones à faibles émissions sont loin de faire l'unanimité. Près de neuf Français sur dix y sont opposés.
Du côté de la sphère politique, l'opposition (le PCF et La France insoumise) dénonce la fracture sociale, l'exclusion des personnes précaires et condamne la gestion des ZFE par le gouvernement. "Le gouvernement dit qu'il faut l'appliquer à chaque métropole et débrouillez-vous, on en arrive à des aberrations, on arrive vers une bombe sociale. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. D'abord, on met les alternatives et après on mettra les ZFE", avance le député LFI Sylvain Carrière.
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Le discours de l'exécutif peine à convaincre
Au sein de la majorité, on reproche à l'opposition sa manière d'aborder le sujet et on promet des solutions variées, comme l'affirme le député MoDem Bruno Millienne. "Si vous demandez aux gens s'ils veulent une lutte efficace contre la pollution atmosphérique, à 80%, ils vous répondent la même chose. Il y a plein de solutions qui arrivent et qui vont permettre que personne ne soit laissé sur le bord de la route", explique-t-il.
Un discours optimiste qui peine à convaincre. Le Rassemblement national est allé jusqu'à déposer un amendement pour supprimer les ZFE. Il y a encore trois semaines, au Sénat, un rapport des Républicains plaidait pour reculer leur mise en œuvre à 2030 au lieu de 2025.