Environ 300 manifestants se sont rassemblés samedi matin en présence de la maire PS, Martine Aubry, pour dire "Non au racisme, non à l'extrême-droite" dans le centre de Lille avant un meeting du candidat à la présidentielle, Eric Zemmour. "Nous sommes face à un personnage dont le seul moteur est la haine notamment raciste", "lorsqu'on est face à l'extrême-droite, il faut se lever et contester (...) la logique de haine", a lancé à la foule Dominique Sopo, le président de SOS-Racisme, à l'initiative du rassemblement, soutenu par une vingtaine de partis - EELV, LFI, PC - syndicats et associations.
"Zemmour a le droit de s'exprimer mais nous avons le droit et le devoir de nous réunir pour dire que nous combattons tout ce qu'il est, ce qu'il dit, ses thèses", lui a fait écho Martine Aubry, qui avait appelé ses concitoyens à rallier le rassemblement en déclarant que le candidat n'était "pas le bienvenu". "Cet homme ne marche que par la haine (...) il porte et entraine la violence", "prenons l'engagement de ne plus le laisser dire ces horreurs", a-t-elle encore lancé, sous les applaudissements.
Jusqu'à 8.000 participants attendus pour le meeting d'Eric Zemmour
Ce rassemblement ouvrait le bal des contestations de la présence du candidat Reconquête!, avant une manifestation "antifa" qui doit démarrer en début d'après-midi à quelque 800m du Grand Palais accueillant le meeting. Avec jusqu'à 8.000 participants attendus, Eric Zemmour doit y tenir dans l'après-midi une deuxième démonstration de force après le meeting du 5 décembre à Villepinte, marqué par des violences.
Pour Sabine Donnaint, 49 ans, co-présidente de la section de Dunkerque de la Ligue des droits de l'homme, pas question de ne pas se mobiliser "contre le candidat du rejet de l'étranger et du non accueil" qui "mène une politique qui n'est pas à la hauteur de la France". "Zemmour c'est l'opposé de nos valeurs", fulmine Dominique Lesart 70 ans, retraité et militant associatif, qui déplore que "certains partis trouvent porteur de prendre les migrants et étrangers comme bouc émissaires".
"Militants antifa, féministes, anti racistes, on a pas le choix il faut nous réunir" face à l'extrême droite, lance de son côté Raphaël Arnault, un jeune militant "antifa" venu de Lyon. Anne-Françoise, médecin, est toutefois déçue de l'affluence limitée: "Pour moi qui ai connu la grande période de la gauche, venir ici et trouver aussi peu de monde c'est navrant", se désole-t-elle.