Les départements sont "prêts à prendre leurs responsabilités" s'il faut ajuster, au cas par cas, la limitation de vitesse à 80 km/h contestée par de nombreux "gilets jaunes", a souligné lundi le président de l'Assemblée des départements de France (ADF), Dominique Bussereau.
"Manque de concertation préalable". L'ancien ministre des Transports (ex-LR) a salué le recul "historique" de la mortalité routière en 2018, annoncé par le Premier ministre Édouard Philippe. Lui-même était favorable à la limitation à 80 km/h, entrée en vigueur en juillet, déplorant toutefois "un manque de concertation préalable" faisant que la "mesure n'a pas été comprise".
"Nous sommes prêts à prendre nos responsabilités", a affirmé Dominique Bussereau, président du conseil général de la Charente-Maritime, alors que le président Macron a ouvert la porte à de possibles dérogations au niveau local, à l'issue du grand débat national.
Bussereau pas favorable au retour à une ancienne situation au niveau national. "On est prêts à jouer le jeu. On l'avait proposé au Premier ministre dès le départ. On n'en serait pas là" si le gouvernement avait écouté, a insisté Dominique Bussereau. Édouard Philippe, en première ligne sur les 80 km/h, a jugé lundi "légitime de discuter du sujet". "Mais il serait fou d'abaisser le niveau d'ambition" et il serait "inouï de prendre des décisions qui auraient pour impact d'augmenter le nombre d'accidents et de morts sur les routes", a-t-il prévenu.
Les élus locaux "sont habitués à moduler la vitesse en fonction de la dangerosité des axes. Leur responsabilité existe déjà, lorsqu'il s'agit de mettre par exemple un feu à tel ou tel carrefour", a réagi Dominique Bussereau. L'ancien secrétaire d'État chargé des Transports sous Nicolas Sarkozy s'est en revanche déclaré "très inquiet" devant la dégradation de nombreux radars par les "gilets jaunes", susceptible selon lui de faire repartir à la hausse les chiffres de la mortalité routière.