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avec AFP / Crédit photo : ALAIN JOCARD / AFP , modifié à
À l'occasion de son discours de politique générale prononcé ce mardi, Michel Barnier a jugé que les politiques d'immigration et d'intégration ne sont plus maîtrisées "de manière satisfaisante", ne s'interdisant pas "de conditionner davantage l’octroi de visas à l’obtention de laissez-passer consulaires".

Le Premier ministre Michel Barnier a jugé mardi que les politiques d'immigration et d'intégration ne sont plus maîtrisées "de manière satisfaisante", ne s'interdisant pas "de conditionner davantage l’octroi de visas à l’obtention de laissez-passer consulaires" avec certains pays étrangers.

Après avoir laissé son ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, tenant d'une ligne dure, s'exprimer sur l'immigration depuis la constitution de son équipe, le chef du gouvernement a appelé à "sortir l’immigration de l’impasse idéologique où les uns et les autres l’ont mise", faisant de ce sujet l'un de ses cinq chantiers prioritaires. "L’immigration est une question que nous devons regarder avec lucidité et affronter avec pragmatisme", a dit le Premier ministre devant les députés à l'occasion de sa déclaration de politique générale

"Nous n'atteignons plus de manière satisfaisante nos objectifs d'intégration"

Selon son constat, "nous ne maîtrisons plus de manière satisfaisante notre politique migratoire. La conséquence, c’est que nous n’atteignons plus de manière satisfaisante nos objectifs d’intégration". À peine un an après l'adoption dans la douleur de la controversée loi immigration portée par Gérald Darmanin, Michel Barnier a esquissé de nouvelles pistes de réformes comme "un traitement plus efficace et en proximité des demandes d’asile pour que les demandeurs obtiennent rapidement une décision".

Sur la question sensible d'une meilleure exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF), un débat relancé dans une partie de la classe politique après le meurtre d'une étudiante à Paris, Michel Barnier propose de faciliter "la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière". D'abord fixée à 10 jours en 1993, elle a été portée de manière exceptionnelle à 90 jours avec la loi Collomb de 2018. 

"Conditionner davantage l’octroi de visas à l’obtention de laissez-passer consulaires"

Michel Barnier a en outre ouvert la voie à une révision de la politique française sur deux sujets sensibles : les visas et les accords bilatéraux. "Mon gouvernement ne s’interdira pas de conditionner davantage l’octroi de visas à l’obtention de laissez-passer consulaires nécessaires aux reconduites à la frontière", a-t-il déclaré. "Ni d’ouvrir une discussion avec les pays concernés par des accords bilatéraux conclus de longue date lorsqu’ils ne correspondent plus aux réalités d’aujourd’hui", a-t-il ajouté alors qu'une partie de son camp souhaite réviser les accords bilatéraux en matière de circulation, de séjour et de travail des Algériens en France.