Lionel Jospin appelle les socialistes à ne pas voter la censure

Lionel Jospin, ancien Premier ministre, "appelle les socialistes" et la gauche "à ne pas voter la censure". Ce lundi, François Bayrou sera amené à faire usage du 49.3 pour faire adopter le budget, qui conduira à une motion de censure mercredi, promise par une partie de la gauche.
L'ancien Premier ministre Lionel Jospin a appelé les socialistes et plus généralement la gauche à "ne pas voter la censure", alors qu'un 49.3 est attendu lundi sur le budget, et par conséquent une motion de censure mercredi, promise par une partie de la gauche dont LFI.
"J'appelle, pour ce qui me concerne, les socialistes et même l'ensemble des forces de gauche à ne pas voter la censure", affirme cette figure tutélaire de la gauche, dans une interview à France 5 dont un extrait a été posté samedi sur les réseaux sociaux.
Censurer "ne serait pas responsable"
En cas de censure, "il se passerait que l'administration ne serait plus dirigée, que dans la situation financière dramatique qui est la nôtre, il n'y aurait ni budget ni loi de financement de la sécurité sociale", met-il en garde.
"Qui pourrait faire face au drame de Mayotte, qui chercherait la réconciliation en Nouvelle-Calédonie, qui assurerait (...) la sécurité? Qui (...) lancerait enfin ce plan contre le narcotrafic ?", a-t-il poursuivi. "Voter la censure aujourd'hui, effectivement, ne serait pas responsable", a-t-il conclu.
Les socialistes s'interrogent sur la stratégie à suivre, alors que le Premier ministre François Bayrou sera amené lundi à faire usage de l'article 49 aliéna 3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le budget de l'État, et sans doute le budget de la Sécurité sociale, s'exposant à une ou des motions de censure.
LFI dénonce un budget "pire que le budget Barnier"
Vendredi, députés et sénateurs réunis en commission mixte paritaire (CMP) se sont accordés sur une version commune du budget de l'État proche de la version adoptée au Sénat, et saupoudrée de rares concessions au PS, qui a voté contre.
Dans un communiqué vendredi, les socialistes ont souligné avoir "obtenu plusieurs reculs du gouvernement" et observé que les engagements pris par le Premier ministre dans un courrier du 16 janvier étaient "tenus", même s'ils demeurent "largement insuffisants".
De son côté, La France insoumise (LFI) a dénoncé un budget "pire que le budget Barnier" à l'issue de cette CMP, exhortant les autres partis de gauche à censurer le gouvernement.