Le gouvernement presse les députés de se prononcer sur la loi anti-casseurs voulue par Matignon. Ce texte doit être examiné mercredi. Mais certains députés macronistes ont choisi de faire de la résistance.
Sur le principe, ce texte, qui doit permettre au gouvernement de durcir la réaction en cas de manifestations des "gilets jaunes", est jugé par une partie des élus comme une atteinte aux libertés publiques. Mais l’ampleur de la contestation a de quoi surprendre.
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Vider le texte de son contenu
L'ambition des députés est ni plus ni moins de supprimer les articles un à sept du texte. Ils veulent ainsi s'attaquer aux deux principales mesures du projet, à savoir la possibilité pour un maire ou un préfet d’interdire à certains de manifester et la mise en place d’un filtrage avec fouilles. Le député de la Vienne, Sacha Houlié, a déposé un amendement soutenu par une cinquantaine d'élus parmi les plus influents du groupe, afin de permettre au Parlement d'exercer un plus grand contrôle sur ces deux mesures.
La députée des Français de l'étranger, Paula Forteza, va encore plus loin : elle a un projet d’amendement qui veut supprimer l’article sur la mise en place d'un fichier des casseurs. En clair, les députés de LREM veulent totalement vider le texte de sa substance.
Un projet piqué à la droite ?
Pourquoi une telle opposition quand on a vu, ces dernières semaines, comment les forces de l'ordre pouvaient être mises en difficulté par les manifestants ? Parce que la majorité entend bien dénoncer l'opération "ni vu ni connu" du gouvernement. L'exécutif, pressé d'agir face à la grogne des "gilets jaunes" et aux dérapages émaillant chaque mobilisation, a tout simplement repris le contenu d'une proposition de loi du sénateur LR Bruno Retailleau. Et ce alors que les sénateurs marcheurs ont voté contre !
Désormais, les députés LREM pointent le tour de passe-passe du pouvoir. Il n'est pas question pour eux de faire adopter au pas de charge une loi inspirée par l'un des opposants les plus virulents à Emmanuel Macron. Même Yaël Braun-Pivet, la présidente de la commission des lois, est opposée à ce texte, c'est dire. Sans parler du contretemps, à l’heure où l’on assiste à une baisse générale des violences et au moment où démarre le "grand débat" supposé résoudre la crise.
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Désamorcer la fronde
Le ministre l’Intérieur n’a pas pu présenter lui-même ces mesures à la télévision, c’est Édouard Philippe qui l’a fait à sa place, à la demande d'Emmanuel Macron. Mais cette semaine, c'est bien Christophe Castaner qui va recevoir les élus récalcitrants. Et l'on verra si les députés de la majorité vont réussir, ou pas, à casser la loi anti-casseurs.
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