Et si l'avenir du projet de loi immigration se trouvait entre les mains du Rassemblement national ? Ce lundi, un vote favorable de la motion de rejet, déposée par les écologistes, acterait le renvoi du texte au Sénat, sans débat à l'Assemblée nationale. Et alors que les Républicains sont toujours en pleine hésitation, les voix du RN pourraient bien s'avérer décisifs.
Le parti dirigé par Jordan Bardella livrera sa réponse lundi, quelques jours seulement avant le vote de la motion de rejet. Une façon de faire durer le supplice pour Gérald Darmanin, jamais avare de critiques à l'égard de Marine Le Pen, et désormais suspendu à la décision du parti. Et si les Républicains décidaient de rejeter d'entrée le projet de loi, le RN, fort de ses 88 voix, pourrait faire pencher la balance, mais à l'heure actuelle, rien n'est décidé.
De longues semaines d'exposition pour le RN
"Surprise !", s'amuse ainsi un conseiller du groupe à l'Assemblée. En cas de vote de la motion de rejet, Gérald Darmanin se trouverait considérablement affaibli, empêché d'obtenir une majorité sur un texte dont le vote est devenu un défi personnel. Le RN continuerait alors à s'affirmer, à droite, comme le premier parti d'opposition.
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Un refus de voter la motion lui offrirait la possibilité d'apparaître comme un parti de gouvernement, capable de confronter le ministre de l'Intérieur sur l'un des piliers du programme de Marine Le Pen. L'ancienne candidate à la présidentielle bénéficierait par ailleurs de longues semaines d'exposition sur l'un de ses sujets favoris.