Loi immigration : «Une victoire idéologique du RN», «un moment de déshonneur», les réactions à l’accord trouvé

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avec AFP , modifié à
Après de longues heures de négociations, les députés et les sénateurs sont parvenus à un accord sur le projet de loi immigration mardi après-midi. La cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, a annoncé que son groupe votera ce texte. Certains élus de droite et de gauche ne se sont pas fait attendre pour réagir. 

Que ce soit dans la salle des Quatre Colonnes ou sur les réseaux sociaux, députés et sénateurs réagissent par rapport à l'issue trouvée lors de la commission mixte paritaire (CMP) concernant le texte sur l'immigration, porté par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Ce dernier s'est félicité mardi sur le réseau social X de l'"accord" trouvé par la CMP, estimant que ses mesures "protègent les Français".

"Un accord est trouvé par le Parlement sur le texte immigration. C'est une bonne chose : des mesures qui protègent les Français, de fermeté indispensable vis-à-vis des étrangers délinquants, et des mesures de justice comme la fin (historique) de la rétention des mineurs ou de régularisation pour les travailleurs" sans-papiers, a-t-il écrit à propos du texte qui doit encore être soumis au vote des deux chambres du parlement dans la soirée.

"Une loi de durcissement des conditions de l'immigration" pour l'extrême droite

Concernant le patron de LR, Eric Ciotti a affirmé mardi que Les Républicains avaient "imposé" le texte sur l'immigration issu de la CMP et assuré que la totalité des 62 députés de son parti l'approuveront. "Aujourd'hui, ce sont les Républicains qui, grâce à leur travail, grâce à leurs idées, imposent ce texte", a déclaré à la presse le président de LR, qui a estimé que ce texte constitue "un véritable tournant".

Du côté de l'extrême droite, les députés du RN voteront pour le projet de loi immigration "tel qu'il ressort de la commission mixte paritaire", a annoncé mardi leur présidente Marine Le Pen, en saluant "une loi de durcissement des conditions de l'immigration".

"On peut se réjouir d'une avancée idéologique, d'une victoire même idéologique du Rassemblement national, puisqu'il est inscrit maintenant dans cette loi la priorité nationale, c'est-à-dire l'avantage donné aux Français par rapport aux étrangers présents sur notre territoire dans l'accès à un certain nombre de prestations sociales qui sont aujourd'hui soumises pour les étrangers à des conditions pas assez sévères à notre goût", a-t-elle ajouté.

"Personne n'était obligé de se donner comme ça aux Républicains et à l'extrême droite"

Quant à la gauche, elle montre son mécontentement. Le chef des députés socialistes Boris Vallaud a jugé que l'accord trouvé mardi en commission mixte paritaire (CMP) entre la majorité et les Républicains sur le projet de loi immigration était "un moment de déshonneur pour le gouvernement".

"C'est une honte absolue et j'espère qu'il y aura dans les rangs de la majorité des femmes et des hommes de courage et de principes pour refuser cette compromission", a ajouté le député, estimant que "personne n'était obligé de se donner comme ça aux Républicains et à l'extrême droite".

Pour Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, explique sur X que le gouvernement "se fond dans le lepenisme et enfonce le pays dans les pires fantasmes racistes et xénophobes". "L'Assemblée peut encore empêcher le pire et voter la motion de rejet", ajoute-t-elle à son tweet.

Pour Sandrine Rousseau, la députée écologiste, explique sur l'antenne de BFMTV que les accords "vont conduire à une crise démocratique mais aussi humanitaire."

Des ONG en désaccord avec cette CMP

Des organisations de défense des immigrés ont dénoncé mardi l'accord politique trouvé au Parlement autour du projet de loi sur l'immigration, "le plus régressif depuis au moins 40 ans" en France selon associations et syndicats, qui déplorent un texte à la "xénophobie décomplexée".

Le texte, sur lequel députés et sénateurs réunis en commission mixte paritaire (CMP) ont trouvé un accord, "n'est ni plus ni moins désormais que le projet de loi le plus régressif depuis au moins 40 ans pour les droits et conditions de vie des personnes étrangères, y compris celles présentes depuis longtemps en France", ont déploré dans un communiqué commun une cinquantaine d'associations, syndicats et ONG, dont la Ligue des droits de l'homme.