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Jacques Serais / Crédits photo : AMAURY CORNU / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Au lendemain des manifestations contre la loi immigration, les regards se tournent désormais vers le Conseil constitutionnel. Les Sages devraient retoquer certaines mesures du texte controversé. Ce qui pourrait faire les affaires d'Emmanuel Macron... mais aussi celles du Rassemblement national.

C'est assez rare pour être souligné. Le camp présidentiel se retrouve à avoir les mêmes espérances que le parti de Marine Le Pen... mais pas pour les mêmes raisons. Ce jeudi, le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur la loi immigration, adoptée au forceps le 19 décembre dernier par le parlement. Un enjeu hautement politique car les Sages devraient retoquer certaines mesures figurant dans le texte. Ce qui pourrait faire les affaires d'Emmanuel Macron et du Rassemblement national. 

Car le chef de l'État est mal à l'aise avec les nombreuses concessions faites aux Républicains lors des négociations. Raison pour laquelle il a lui-même décidé de saisir le Conseil constitutionnel. Au-delà de son aile gauche, la Macronie ne cautionne pas, par exemple, le durcissement des conditions d’accès, pour les étrangers, aux allocations logements ou encore aux allocations familiales.

"Il fallait un accord sur ce texte" 

Si ces mesures ont été adoptées en commission mixte paritaire, c'était "pour avancer", a souligné le président de la République lors de sa grande conférence de presse la semaine dernière. "Il fallait un accord sur ce texte", avait-il justifié. Désormais, il compte sur les Sages pour raboter ce que sa majorité a concédé à la droite. 

Du côté du Rassemblement national, une censure du Conseil constitutionnel serait, paradoxalement, tout aussi bien vu. Si Marine Le Pen et les siens ont effectivement voté en faveur du texte, un retoquage des mesures les plus restrictives seraient, pour eux, une façon de démonter qu'une révision de la Constitution est nécessaire.