Benoît Hamon a dénoncé mercredi "le poison" distillé par son adversaire pour la primaire socialiste élargie, Manuel Valls, qui lui reproche son "ambiguïté" sur la question de la laïcité et de la lutte contre le communautarisme.
"C'est fondé sur rien". "Vous voyez le poison, là, 'ambigu sur le communautarisme', c'est fondé sur rien", a déclaré le député des Yvelines sur France 2, à quelques heures de l'unique débat télévisé avant le second tour de la primaire. "C'est fondé sur rien, absolument rien, rien de mes actes, de mes déclarations. C'est : 'L'élu de Trappes est forcément ambigu avec le communautarisme', donc on distille un poison". "Je trouve qu'en politique, surtout quand on est dans un exercice comme celui de la primaire, on doit se rassembler demain pour faire face cette fois-ci à François Fillon et à Marine Le Pen, je pense que ce n'est pas une attitude très responsable", a-t-il poursuivi.
"Il y a des ambiguïtés". Lundi sur TF1, Manuel Valls avait déclaré: "Je défendrai aussi une vision de la laïcité que je veux incarner, la lutte contre le communautarisme. Lui, Benoît Hamon, est ambigu sur ces questions". "Il y a des ambiguïtés, il y a des risques d'accommodements, oui en effet, de sa part", avait-il renchéri mardi. "Il ne peut pas y avoir d'ambiguïté quand il y a aujourd'hui des espaces publics ou des lieux publics qui sont interdits aux femmes", avait-t-il encore affirmé, en référence à un récent reportage de France 2 montrant des cafés dans des banlieues françaises où les femmes ne sont pas les bienvenues.
L'égalité homme-femme au cœur des débats. Benoît Hamon avait été accusé de relativiser la gravité de cette discrimination, en affirmant notamment que "dans les cafés ouvriers, historiquement, il n'y avait pas de femmes". "Je voulais simplement dire que le sexisme n'est pas né avec l'arrivée de l'islam en France, qu'il a existé avant, qu'il existe aujourd'hui et qu'effectivement des groupes religieux minoritaires testent la République, notamment sur la question de l'égalité femme-homme et vis-à-vis de cela il faut être intransigeant", a t-il affirmé mercredi.
Benoit Hamon propose notamment la mise en place d'"un corps de contrôle" pour "tester s'il y a des espaces qui n'excluent pas délibérément les femmes". "Vous n'avez observé chez moi aucune déclaration qui visait à dénigrer Manuel Valls sur son comportement, son attitude à tel ou tel moment", a fait valoir Benoît Hamon. "Je me suis consacré à ce qu'il proposait, ou pas d'ailleurs, et je voudrais qu'on en revienne à cela".