Le Premier ministre s'est rendu samedi à Nice avec deux de ses ministres afin d'afficher sa "détermination à faire cesser les violences du quotidien". Aux côtés de Gérald Darmanin et d'Eric Dupond-Moretti, Jean Castex a délivré un message de fermeté. Si certaines annonces restent à préciser, il s’est montré concret au sujet des aides supplémentaires accordées à la ville de Nice.
Extension des compétences de la police municipales
Jean Castex donne son feu vert à l’expérimentation d’une extension des compétences de la police municipales. Elle se fera "dans un cadre qui sera fixé par les ministres ici présents", a déclaré le Premier ministre, désignant les ministres de l'Intérieur et de la Justice. Plusieurs maires de France avait fait cette demande, dont Christian Estrosi, qui promet de recruter 80 policiers municipaux, spécialement dédiés aux quartiers sensibles.
Davantage de policiers municipaux
Jean Castex a annoncé le déploiement de 60 policiers municipaux à Nice dans les semaines à venir. En outre, 150 emplois seront crées pour "renforcer l'action pénale de proximité" d'ici la fin de l'année, fait savoir le chef du gouvernement. Les syndicats de police ont par ailleurs obtenu la promesse d’une prime de fidélisation : Nice a du mal à attirer les policiers, le coût de la vie y étant plus élevé que dans bien d’autres villes.
Généralisation de la forfaitisation des délits de stupéfiants
Le Premier ministre a aussi insisté sur le besoin de renforcer l’action pénale de proximité, promettant davantage de moyens pour la justice. Il a aussi annoncé la généralisation de la forfaitisation des délits stupéfiants. Dès la rentrée, les forces de l’ordre pourront verbaliser les contrevents, ce qui leur permettra de faire appliquer la loi sans délai.
Mais pour Davido Reverdy, délégué national du syndicat de police Alliance, il s'agit là d'un "aveu d'impuissance" plutôt que d'une mesure prometteuse. "Cela veut dire que l’on va pouvoir consommer de la cocaïne en ne risquant aucun passage au tribunal puisque ce sera une amende forfaitaire, un peu comme un délit routier lors d’un excès de vitesse. C’est un aveu d’impuissance puisque les trafics de drogue n’ont jamais été aussi florissants", a-t-il affirmé samedi au micro d'Europe 1.
Il ajoute : "Comme on n’arrive pas à endiguer le phénomène, on va banaliser cet usage. C’est une mesure qui vise davantage à désengorger les tribunaux plutôt qu’à lutter efficacement contre le trafic de stupéfiant. Pour nous, cette mesure ne va pas dans le bon sens."