Apaiser les relations entre la France et l'Algérie. C'est l'objectif d'Emmanuel Macron qui part ce jeudi à Alger. Un déplacement de trois jours, le deuxième du président depuis 2017. Entre temps, une crise diplomatique a abîmé la relation entre les deux pays. À l'automne, Paris avait décidé de réduire de moitié le nombre de visas accordés à l'Algérie. Avec cette visite, le chef de l'État veut sonner la fin des hostilités. Emmanuel Macron veut surtout relancer la relation avec son homologue Abdelmadjid Tebboune après une crise de plusieurs mois.
La question de l'immigration au cœur de ce déplacement
Alors, si l'Élysée parle d'une visite tournée vers la jeunesse et l'innovation, c'est bien la question de l'immigration qui sera au cœur de ce déplacement. Et notamment celle de l'augmentation du nombre de visas que Paris se dit prête à délivrer en échange de l'octroi des laissez-passer consulaires par Alger, sésame indispensable pour permettre le retour des clandestins algériens expulsés du territoire français. Autre enjeu : la question mémorielle, quelques mois après les commémorations des 60 ans des accords d'Évian. Emmanuel Macron veut poursuivre son entreprise d'apaisement des mémoires.
Il sera accompagné par l'historien Benjamin Stora, auteur d'un rapport sur le sujet. Enfin, sur le plan diplomatique, Emmanuel Macron veut tenter de contrer l'influence russe en Algérie. Influence politique, économique et surtout militaire, alors qu'Alger et Moscou ont récemment effectué des manœuvres communes à la frontière avec le Maroc. Alger est également une puissance qui compte au Sahel, sujet de premier plan pour le chef de l'État français. Quelques jours après le retrait de la force Barkhane au Mali.