Emmanuel Macron n'a pas l'intention de déroger à la règle de la "parole rare" qu'il s'est fixée, notamment à l'égard des journalistes, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement à l'issue d'un mois de juillet mouvementé pour l'exécutif. "Je comprends que ça puisse agacer, interroger mais j'ai le sentiment qu'il va falloir, pour vous comme pour moi, qu'on s'y habitue parce que le président a décidé de ne pas être un commentateur mais un acteur", a dit Christophe Castaner à la presse, lors du compte rendu du conseil des ministres.
Une communication différente. "Le président de la République a souhaité changer son mode de communication avec les journalistes par rapport à ses prédécesseurs, c'est son choix", a-t-il poursuivi. "Quelque part personne ne peut lui faire reproche de vouloir une parole plus rare, un échange plus rare que d'autres ont voulu différemment, d'une façon qui leur appartenait". Depuis son élection le 7 mai dernier, Emmanuel Macron a opté pour une communication verrouillée : parole raréfiée par rapport aux ères Nicolas Sarkozy et François Hollande, déclarations la plupart du temps sans questions, distance avec les journalistes et priorité à l'image.
Peu d'interviews. En l'espace de deux mois et demi, le chef de l'État, qui a vécu de l'intérieur sous le quinquennat précédent l'effet ravageur des prises de parole intempestives, a accordé une interview à huit journaux européens en juin, une autre - brève - à France 2 à l'occasion du Tour de France et une à Ouest France. Ses propos ont également été cités à deux reprises dans le Journal du Dimanche, après sa rencontre avec Donald Trump à Bruxelles et après la visite du président américain à Paris. Une stratégie de communication jugée "bonne" par trois quarts des Français, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting publié fin juin.