Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont opposés mercredi lors de leur débat sur l'âge de départ à la retraite, que le chef de l'État souhaite porter progressivement à 64 ou 65 ans, tandis que la présidente du RN veut rester "entre 60 et 62 ans". Marine Le Pen a assuré qu'avec elle, les salariés "partiront à la retraite entre 60 et 62 ans" et que "pour avoir une retraite pleine, il leur faudra entre 40 et 42 annuités".
Elle a aussi défendu un système "progressif" où "ceux qui auront eu un premier emploi significatif avant 20 ans pourront partir à la retraite à 60 ans, après 40 annuités". "Progressivement, au fur et à mesure de l'âge auquel on rentre dans le système, on atteindra maximum 42 annuités 62 ans", a-t-elle assuré.
"Une réforme injuste" pour Le Pen
"C'est évidemment fort différent du projet de monsieur Macron qui veut faire travailler tout le monde jusqu'à 65 ans", a-t-elle ajouté, voyant là "une injustice absolument insupportable". Car "envisager que plus personne ne puisse avoir une retraite pleine, car plus personne n'arrivera à cet âge-là avec le nombre d'annuités qui va évidemment augmenter" est "profondément injuste" et "absolument pas justifié sur le plan budgétaire", a martelé Mme Le Pen.
"Je veux garder ce trésor qu'est notre système par répartition" a répliqué Emmanuel Macron, selon qui "il n'y a qu'une manière de financer, c'est de travailler progressivement plus" avec d'une part "le plein emploi" mais aussi en "décalant l'âge légal" de départ à la retraite "de 4 mois par an".
Macron veut un minimum retraite à 1.100 euros
Cela signifie porter cet âge "en 2028 à 64 ans, et en 2031 à 65 ans", a-t-il ajouté, en défendant un dispositif de "carrières longues" et un autre de "pénibilité". "Vous vous proposez de supprimer le système de pénibilité, je pense que c'est une mauvaise idée", a assuré le chef de l'État. Il a aussi prôné de passer le montant minimum des retraites "à 1.100 euros" pour "ceux qui ont une carrière complète" et de "supprimer les principaux régimes spéciaux".
Sur ce sujet des retraites aussi, Emmanuel Macron a taclé son adversaire : "vous n'expliquez jamais comment vous financez (...) vous n'êtes pas honnête avec les gens" et "soit vous avez des impôts cachés, soit vous allez mettre en péril les pensions des retraités", a-t-il lancé.