emmanuel macron, ue 6:06
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Laura Laplaud , modifié à
À partir du 1er janvier 2022, la France présidera l’Union européenne pour une durée de six mois. Une présidence qui intervient en plein milieu de la campagne présidentielle et qui pourrait peut-être bien desservir le chef de l’État. Les invités de "Punchline" en ont débattu.
ANALYSE

En présentant jeudi, lors d’une conférence de presse à l’Élysée, ses priorités ambitieuses pour la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE) qui démarre le 1er janvier, Emmanuel Macron s’est affirmé leader de l’Europe avec un slogan : "Relance, puissance, appartenance". Un mandat d’un semestre pour impulser un nouveau modèle européen, mais qui ne tombe pas au bon moment selon les invités de Punchline jeudi.

La crainte de l'image d'un président "un peu hors-sol"

Une Europe plus souveraine, qui maîtrise ses frontières extérieures, tel est le souhait d’Emmanuel Macron. "Faire en sorte que cette présidence soit utile, qu’elle permette à l’Europe de s’affirmer en tant que puissance et reprendre le contrôle de son destin", a-t-il déclaré.

C’est un programme ambitieux qui pose un problème, la date de cette présidence. "Du côté des proches du président de la République, on était convaincu que cette présidence du Conseil des États membres de l'Union européenne était une opportunité intéressante dans cette période présidentielle", raconte Karim Zeribi, consultant CNews. Mais "ça peut au contraire donner l'image d'un président un peu hors-sol et déconnecté des préoccupations quotidiennes des Français", a-t-il poursuivi.

"Etre président de l'Europe, de la France, et candidat, pas sûr que ce soit tenable"

Si Emmanuel Macron ne s’est toujours pas déclaré candidat à l’élection présidentielle, il devra, si tel est le cas, concilier présidence du Conseil de l’UE et campagne présidentielle. "Cette présidence française, nous n’avons pas choisi le calendrier", a déclaré le chef de l’État. Interrogé sur ce sujet, il assure qu’il saura concilier les deux.

"On sait que c'est un spécialiste du 'en même temps' mais déjà, être président et en même temps candidat, c'est beaucoup de boulot. Mais président de l'Europe, président de la France et en même temps candidat, pas sûr que ce soit tenable", commente Eugénie Bastié, journaliste au journal Le Figaro.

"Les instances européennes s'inquiètent" de l'agenda chargé de Macron

Présider le Conseil de l’UE revient à se mettre au service de l’Europe pendant six mois. Lorsqu’un État assure cette présidence, il est chargé d’organiser et de présider l’ensemble des réunions du Conseil de l’UE. Des obligations qui pourraient donc bousculer l’agenda d’Emmanuel Macron. "Les instances européennes s’inquiètent", assure Eugénie Bastié. "C’est invraisemblable ! Il y a 27 pays quand même, je pense qu’on aurait pu trouver un pays qui n’a pas d’élection dans les six prochains mois", a-t-elle insisté.

La présidence du Conseil de l’UE a désormais deux visages pour Emmanuel Macron : celle d’une carte à jouer pour dessiner le futur de l’Europe et celle d’une épine, venue s’implanter dans le calendrier politique au mauvais moment. Mais le président de la République le clame haut et fort : "Le mandat que m’ont confié les Françaises et Français, je l’exercerai jusqu’au dernier quart d’heure".