Emmanuel Macron "ne pourra pas être candidat" à l'élection présidentielle de 2022 "si on ne réussit pas d'ici" là, a estimé mercredi Ismaël Emelien, ancien conseiller spécial du chef de l'État.
Emmanuel Macron ne parle "jamais" de 2022. "J'ai une conviction à titre personnel, c'est que si on ne réussit pas d'ici à 2022, la question ne se posera même pas. Il ne sera pas candidat, il ne pourra pas l'être, c'est ce qui s'est passé pour son prédécesseur", François Hollande, a-t-il affirmé sur RMC/BFMTV, alors qu'il publie avec l'économiste et ex-conseiller élyséen David Amiel Le progrès ne tombe pas du ciel (Éditions Fayard). Ismaël Emelien a été entendu par la "police des polices" en janvier, dans le cadre de l'affaire Benalla.
Emmanuel Macron ne parle "jamais" de 2022, a assuré l'ancien conseiller qui a quitté l'Élysée lundi. "Toute l'énergie qu'il a, toute l'énergie qu'on met dans l'action, elle est tournée, non pas vers 2022, mais vers maintenant et ici", a-t-il ajouté. "La question ne se posera que si on a réussi avant", a-t-il insisté, sans préciser les critères de la réussite.
Cette réflexion trahit "une sacrée inquiétude" pour le RN Gilbert Collard. "J'ai souvent eu l'occasion de dire que je considérais qu'un bon critère de réussite de ce quinquennat, c'est si à la fin de ce quinquennat les parents pensent que leurs enfants vivront mieux qu'eux", a répondu le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, interrogé sur ces propos à la sortie du Conseil des ministres. "Est-ce que nos compatriotes à la fin de ce quinquennat considéreront que le pacte de confiance est renoué et qu'on remet de la confiance dans le système pour leurs enfants ? C'est en tout cas moi à l'aune de cet indicateur que je considérerais que ce quinquennat est réussi", a-t-il précisé.
"Personne ne peut croire un seul instant qu'Emmanuel Macron ne pense pas à 2022", a réagi de son côté sur BFMTV le député socialiste des Pyrénées-Atlantiques David Habib. Pour lui, il n'y a pas un seul critère de réussite, mais "c'est un sentiment général et il faut que sur l'ensemble de ces sentiments, y compris sur l'aménagement du territoire, sur les questions industrielles, sur les questions agricoles, il y ait des résultats, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui."
Cette "réflexion qui sent le sapin", selon Gilbert Collard sur BFMTV, trahit "une sacrée inquiétude qui habite maintenant cette majorité présidentielle". Le député RN a aussi dénoncé "cette espèce de course au pouvoir" qui "finit par fatiguer les Françaises et les Français".