À la recherche d'alliés sur ses projets de réforme de l'Europe, Emmanuel Macron part mardi pour trois jours au Danemark et en Finlande, deux pays négligés par ses prédécesseurs mais qui s'opposent à plusieurs de ses propositions.
Accompagné de son épouse, il se rendra d'abord à Copenhague pour la première visite d'État d'un président français depuis 36 ans. Après avoir été reçu par la Reine Margrethe II au Palais d'Amalienborg, il déjeunera avec le Premier ministre, Lars Lokke Rasmussen, au château de Christiansborg puis rencontrera les chefs des partis danois.
Avec le Premier ministre danois, il participera à une "consultation citoyenne" sur l'Europe et rencontrera le lendemain 300 patrons et syndicalistes. "Le modèle danois inspire en partie les réformes françaises, avec à la fois protection et dynamisme économique", selon l'Elysée.
Mercredi soir, Emmanuel et Brigitte Macron atterriront à Helsinki pour la première visite officielle d'un président français depuis 19 ans. Le chef de l'État s'entretiendra jeudi avec le président finlandais, Sauli Niinistö, et le Premier ministre, Juha Sipilä. Il terminera sa visite à l'université Aalto, avant de revenir à Paris. Avec cette tournée, il aura rendu visite à plus de la moitié des dirigeants européens.
De nombreuses divergences sur les migrants et l'économie. La France et le Danemark ont pourtant de nettes divergences, tant sur les dossiers économiques et la réforme des institutions que sur la gestion des migrants.
Le Danemark, avec sept pays de la zone euro dont la Finlande, a signé un texte contre les propositions françaises d'une convergence fiscale et d'un budget pour la zone euro, plaidant en faveur d'une union bancaire et d'une pression sur les États moins rigoureux budgétairement.
"Il est important de maintenir une légère pression sur certains pays européens pour qu'ils produisent des résultats. Je crains qu'en établissant une politique fiscale commune, comme le propose Monsieur Macron, nous perdions certaines des incitations au niveau national", a déclaré lundi le Premier ministre danois au journal Le Monde.
Le Danemark a restreint le regroupement familial. Copenhague a aussi adopté un ligne dure pour limiter l'arrivée des migrants, en restreignant notamment le regroupement familial. "Les arrivées sont au plus bas depuis neuf ans", s'est félicité le Premier ministre. "La vérité, c'est que nous avons pris des mesures que les autres aujourd'hui adoptent. J'ai toujours dit que nous étions prêts à accueillir ceux qui veulent contribuer. Mais nous devons aussi protéger nos valeurs", a-t-il ajouté.
Contrairement à la France, le Danemark milite pour la création de centres pour déboutés de l'asile aux portes de l'Europe et propose d'aider les pays africains s'ils acceptent en échange le retour de leurs ressortissants illégaux. Le Danemark approuve en revanche les efforts de la France pour renforcer l'Europe de la défense et a salué l'idée d'une coopération renforcée entre universités.