Entre une usine Renault et une nécropole militaire, Emmanuel Macron poursuit jeudi dans le Nord son périple de commémoration de la guerre de 14-18, tout en tentant de désamorcer la colère contre le prix des carburants et une polémique sur Pétain.
Visite d'usine et d'une grande nécropole. Après avoir réuni son gouvernement mercredi à Charleville-Mézières, visité un Ehpad dans l'Aisne et célébré le cessez-le-feu du 7 novembre 1918, le chef de l'Etat fait à nouveau jeudi le grand écart entre dossiers d'actualité et mémoire de la Grande Guerre, pour le 5ème jour de son "itinérance".
Il commencera par visiter une usine Renault près de Maubeuge, aux côtés du PDG Carlos Ghosn qui devrait confirmer l'investissement d'un milliard d'euros dans les véhicules électriques annoncé par Renault en juin. Emmanuel Macron déjeunera dans cette même ville, puis passera l'après-midi à Notre-Dame-de-Lorette dans le Pas-de-Calais, site de la plus grande nécropole militaire française, où reposent 22.000 combattants. Il visitera l'Anneau de la Mémoire, immense ellipse où sont gravés les noms de 580.000 soldats morts, sans distinction de nationalité.
Face à la colère des Français. Ce voyage permet au chef de l'Etat, très bas dans les sondages, de multiplier des bains de foule, son exercice de communication favori. Mais l'ambiance est parfois tendue. Chaque jour, il est confronté à des mouvements de colère contre la cherté des carburant ou le faible montant des retraites. Mercredi, face à plusieurs habitants désemparés ou agressifs, il a pris soin de répondre calmement, tantôt en arguant que les augmentations des carburants n'étaient pas de son fait, tantôt en promettant des aides pour les plus pénalisés.
"Légitime" d'inclure Pétain. Son souci pédagogique ne l'a pas empêché de susciter une polémique mercredi sur la figure du maréchal Pétain, en jugeant "légitime" d'inclure Pétain dans un hommage samedi aux Invalides aux chefs militaires de la Grande guerre. Pétain fut "un grand soldat" durant la Première guerre, même s'il a ensuite conduit "des choix funestes" dans la Deuxième, a plaidé le chef de l'Etat, revendiquant de "regarder l'histoire en face". Ses propos ont déclenché l'indignation de Jean-Luc Mélenchon et du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
"Une confusion" pour Benjamin Griveaux. L'exécutif a tenté toute la journée d'apaiser la polémique. L'Elysée a souligné que le chef d'état-major irait samedi "fleurir la tombe des cinq maréchaux qui sont aux Invalides où il n'y a pas Pétain". Et le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a affirmé dans une tribune qu'il n'avait "jamais été question" de rendre hommage à Pétain samedi. "S'il y a eu confusion, c'est que nous n'avions pas été suffisamment clairs", a-t-il regretté. L'armée, elle, n'a jamais parlé d'exclure de son hommage celui qui fut l'un des héros de Verdun.