À onze jours du premier tour, il continue de jouer la carte du renouveau. "Je ne serai plus dans la vie politique dans 20 ans", assure mercredi matin Emmanuel Macron au Parisien. Pour convaincre les indécis, le candidat d'En Marche! mise sur son parcours mais n'hésite plus, désormais, à taper sur ses adversaires comme mardi en meeting à Besançon. Si la musique d’ambiance est toujours la même, les paroles ont changé. Plus personne n’est sûr de rien, alors désormais, le candidat, pourtant favori des sondages, lâche ses coups sur les deux concurrents susceptibles de lui ravir sa place au second tour : Jean-Luc Mélenchon et François Fillon.
Une stratégie de la violence. "D’un côté, nous avons le révolutionnaire communiste. Il était sénateur socialiste quand j’étais encore au collège. Que veut-il nous faire croire ? De l’autre, nous avons Vercingétorix. Il est dans la vie politique depuis trente-cinq ans, et manifestement il en connaît intimement les pires usages", a-t-il lancé à la tribune. Une stratégie de la violence risquée pour celui qui a toujours voulu afficher son respect pour ses adversaires.
" Je repars complètement indécise "
"Il n’était pas en grande forme". Le public du fondateur d’En Marche! ne semble guère réagir aux propos d’estrade et, dans la foule, ils sont nombreux à s’indigner. "Moi, je n’aime pas quand on cogne ! Je pensais qu’il ne parlait pas des autres, et c’était une bonne idée, je vais voter pour lui, mais ses arguments ne sont pas les bons. Là, c’était brouillon, il n’était pas en grande forme", relève un militant auprès d'Europe 1. "Une heure de meeting et une demi-heure à critiquer tout le monde mais pas à avancer sur son programme… Pour moi, non !", s’agace une autre. "Je repars complètement indécise".
Il est encore difficile de prévoir l’impact réel de ce durcissement de ton sur l’électorat d’Emmanuel Macron. Rien ne garantisse que cela viennent renforcer son score, car ce genre de discours peut tout aussi bien venir grossir le camp de l’abstention.