La mesure est potentiellement explosive mais il veut pourtant aller vite. Emmanuel Macron a promis, s'il est réélu à l'issue du scrutin présidentiel, "d'indexer les retraites sur l'inflation dès cet été" au lieu d'attendre le 1er janvier, et souhaité commencer la réforme des retraites "dès l'automne", dans des interviews sur TF1 et au Figaro. Interrogé sur TF1, le président-candidat a expliqué vouloir revaloriser les retraites sur inflation dès l'été, "compte tenu des prix" qui ont bondi en raison de la guerre en Ukraine. Il a aussi promis de "maintenir un bouclier pour le prix du gaz et l'électricité" et de "maintenir la ristourne à la pompe" si les prix continent de monter.
"J’ai encore une énergie intacte", assure Emmanuel Macron
Autre mesure immédiate, accorder dès cet été "pour les indépendants, des allégements de charges" et la possibilité pour les entreprises de verser une prime sans charges ni impôt, au plafond triplé. Dans un entretien au Figaro, il a aussi précisé vouloir lancer "les grands chantiers, école, santé, retraite, autonomie, justice, dès la première année". Et "pour les retraites, il y aura une phase de concertation avec les partenaires sociaux. Mais le mandat est clair (...) ce doit être dès l’automne prochain", a-t-il maintenu.
"J’ai encore une énergie intacte, ce qui me permet de faire des choses de manière plus claire et tranchée qu’il y a cinq ans", a assuré Emmanuel Macron. Il a d'autre part estimé que "dans le domaine de l'immigration, les résultats sont insuffisants", mais "notre pays n’est pas submergé, comme certains le prétendent, et le 'zéro immigration' n’est ni réaliste ni souhaitable", a-il ajouté. Il veut aussi "faciliter le retour vers leur pays d’origine des étrangers sans titre" de séjour. "Nous avons renforcé la protection des frontières et durci fortement les conditions d’entrée sur notre territoire dans un contexte où les flux ont considérablement augmenté", s'est-il défendu.
"Une inquiétude est née là-dessus : je n’ai pas réussi à la calmer, et elle a beaucoup nourri les extrêmes", a reconnu Emmanuel Macron, à propos de sa promesse de 2017 de faire baisser le vote pour les extrêmes. Il a aussi estimé que "les fondamentaux actuels de l’extrême droite" - terme qu'il utilise systématiquement pour parler de Marine Le Pen - "sont toujours les mêmes: les attaques et le rejet de la République, une base d’antisémitisme - sinon revendiquée au moins cultivée -, une xénophobie très claire et une volonté d’ultraconservatisme". Le candidat exclut une dissolution de l'Assemblée nationale, qui n'avancerait les élections législatives "que de quinze jours à peine" et pourrait donner "à nos compatriotes le sentiment que l’on jouerait avec le calendrier électoral".
De "la social-démocratie" à "la droite libérale et bonapartiste"
Pour Emmanuel Macron, "les deux anciens grands partis républicains sont devenus des partis d’élus locaux". "Si je devais donner une forme de matrice ou de translation de ce que nous faisons depuis 2017, c'est le regroupement de la social-démocratie, de l’écologie de progrès qui refuse la décroissance, du centre politique, des radicaux, de la droite orléaniste et d’une partie de la droite libérale et bonapartiste".
Interrogé sur l'ex-président LR Nicolas Sarkozy, qui n'a pas apporté son soutien à la candidate LR Valérie Pécresse, Emmanuel Macron a répondu que "sur la question du travail et du mérite, pour ne prendre qu’un exemple, je me retrouve dans ce qu’a défendu le président Sarkozy".