Hélène Thouy 10:14
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Manon Fossat , modifié à
La loi contre la maltraitance animale a été adoptée jeudi par le Parlement. Au menu de ce vaste texte figurent notamment l'interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques et delphinariums. Invitée de Dimitri Pavlenko sur Europe Matin vendredi, la présidente du Parti animaliste, Hélène Thouy, a détaillé ses propositions pour la présidentielle.

Le Parlement a adopté jeudi une proposition de loi de la majorité présidentielle visant à "lutter contre la maltraitance animale". La loi prévoit l'interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques, la fin de la vente de chiots et chatons en animalerie et des peines durcies pour sévices ou abandon. Invitée sur Europe Matin vendredi, Hélène Thouy, présidente du Parti animaliste et candidate à l’élection présidentielle a estimé que même si ce texte représente une avancée, il n'est pas encore suffisant. Elle a détaillé ses ambitions pour l'élection présidentielle.

"Cette loi apporte des mesures attendues par les citoyens depuis un moment mais elle est très très insuffisante au regard du sort des animaux", a-t-elle affirmé. Elle a donc estimé que sa candidature à la présidentielle a encore du sens. "Malheureusement les animaux dans leur immense partie sont encore maltraités et subissent des traitements effroyables. 80% d'entre eux vivent enfermés dans des bâtiments ou dans des cages à peine plus grandes qu'une page A4 pour les poules et 3 millions d'animaux terrestres sont tués chaque jour dans les abattoirs dans les conditions que l'on sait en France", a-t-elle rappelé.

Diminuer de 50% la production de produits d'origine animale

Hélène Thouy a donc détaillé l'objectif poursuivi par son parti. "Ce qui est au programme, c'est une diminution de 50% de la production et de la consommation des produits d'origine animale à horizon de la fin du mandat. Ce que l'on dit c'est que les animaux qui vivent dans des conditions intensives vivent dans des conditions effroyables rejetées par une majorité de Français et que ce type d'élevage est générateur de graves conséquences sanitaires et environnementales", a-t-elle expliqué. 

 

La présidente du Parti animaliste, avocate de profession, l'a assuré, ce modèle n'est d'ailleurs même pas satisfaisant pour les éleveurs. "Ils ne vivent pas de leur métier, sont en grande détresse et veulent eux-mêmes en sortir". Son jeune parti né en 2016 et qui compte entre 4.000 et 5.000 adhérents, vise en effet un arrêt de l'élevage industriel et intensif ainsi que la valorisation de la production végétale.

La tentation de "l'opportunisme électoral"

Elle a également alerté sur la tentation de certains responsables politiques de se saisir de la question de la lutte contre la maltraitance animale par "opportunisme électoral". "Nous n'avons jamais considéré la maltraitance animale comme un fonds de commerce. Ce que nous voulons c'est sincèrement qu'elle avance donc on veut convaincre et même forcer quelque part ceux qui seront au pouvoir à prendre en compte des mesures pour les animaux. Mais pas pour des effets d'annonces à quelques mois des élections sans avoir aucune volonté et détermination à changer les choses", a affirmé Hélène Thouy. 

"Dans la communication, le fait de se positionner pour la question animale est électoralement porteur, on l'a montré et c'était le but de notre entrée en politique", a-t-elle poursuivi. "Mais il nous faut aussi de la détermination à changer les choses et toutes les formations politiques ne sont pas ambitieuses sur le sujet, loin de là. C'est très insuffisant."