Les présidents du Sénat Gérard Larcher et de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet ont annoncé mercredi qu'ils "ne défileront pas à côté du Rassemblement national" mais seront "en tête du cortège" dimanche lors de la marche qu'ils ont initiée contre l'antisémitisme. "Le président du Sénat et moi-même nous défilerons en tête de ce cortège, nous ne défilerons pas à côté du Rassemblement national", a déclaré Yaël Braun-Pivet sur TF1.
"Ce n'est pas un meeting"
"Ce n'est pas un rassemblement politique, ce n'est pas un meeting", a insisté la présidente de l'Assemblée, appelant à ne "pas salir le message" de cette marche "avec des polémiques stériles". "Nous n'avons invité que les citoyens de notre pays. Nous parlons aux Français, c'est une marche civique que nous faisons", a encore plaidé Yaël Braun-Pivet, alors que plus d'un millier d'actes antisémites ont été recensés dans le pays en un mois, un record, depuis les attaques sanglantes du Hamas et la riposte israélienne contre la bande de Gaza.
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La classe politique se divise en effet autour de la participation du RN à cette marche qui provoque un malaise à gauche et au sein de la majorité. Yaël Braun-Pivet a précisé avoir "contacté un certain nombre d'anciens présidents de la République, de l'Assemblée nationale, de Premiers ministres, de telle sorte que le cortège sera mené par des hommes et des femmes qui incarnent la République, qui incarnent des institutions". "Il y aura une unique banderole", sur laquelle sera inscrit "pour la république, contre l'antisémitisme", a-t-elle précisé.
"Je ne fais pas un tri entre les morts des uns et des autres"
Le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a de son côté écarté toute présence des siens en déclarant que "les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous" dimanche, "sous prétexte d'antisémitisme". "Nous sommes là pour penser à nos otages qui sont aujourd'hui retenus", lui a répondu Gérard Larcher, également invité du JT de TF1, faisant allusion aux quelques Français retenus par le Hamas.
"Moi je ne fais pas un tri entre les morts des uns et des autres", a encore assuré le président du Sénat, faisant valoir que "la France a besoin d'un sursaut autour des valeurs de la République, autour des valeurs de laïcité". "Il n'est pas acceptable que nos compatriotes de confession juive soient traités comme ils sont traités, pas simplement dans la multiplication des agressions mais sur les réseaux sociaux", a-t-il renchéri.