Le Rassemblement national "n'a pas sa place" dans la marche contre l'antisémitisme prévue dimanche, a estimé mercredi le numéro un du Parti communiste, Fabien Roussel, qui n'entend "pas être absent" de cet événement mais "ne défilera pas aux côtés" du parti d'extrême droite. "Qu'il y ait une marche contre l'antisémitisme, c'est important", a déclaré Fabien Roussel sur France 2, au lendemain de l'annonce d'une manifestation par les présidents de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du Sénat, Gérard Larcher.
"Nous défilerons peut-être à un autre endroit, mais pas avec eux"
Mais "il faut qu'ils précisent les contours de ce rassemblement", a ajouté le leader communiste, qui "ne comprendrai(t) pas que le RN participe à une telle marche" car ce parti "descend du Front national" fondé par Jean-Marie Le Pen "plusieurs fois condamné pour propos antisémites" et par des hommes qui avaient collaboré avec l'Allemagne nazie.
"Ce sont leurs descendants avec qui nous devrions défiler ? Qu'est-ce qu'on va renvoyer comme image aux enfants de déportés (et) de résistants ?", s'est indigné Fabien Roussel, pour qui "le RN, au regard de son histoire, n'a pas sa place dans un tel rassemblement". "En tout cas, pour ma part, je ne défilerai pas à ses côtés", a-t-il ajouté, précisant que pour les communistes, "il ne s'agit pas d'être absent d'une marche contre l'antisémitisme".
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"Nous défilerons peut-être à un autre endroit, mais pas avec eux", a-t-il insisté, indiquant qu'il en discuterait avec "les autres responsables de forces de gauche républicaines". Mais a priori pas avec le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a rejeté dès mardi soir un "rendez-vous" des "amis du soutien inconditionnel au massacre" à Gaza. Des "propos excessifs" comme "à chaque fois", a déploré Fabien Roussel, qui n'a plus de contact avec lui : "C'est fini, on a coupé avec Jean-Luc Mélenchon, je ne (lui) parle plus".
Par ailleurs, le dirigeant communiste a indiqué qu'il se rendrait, à l'invitation d'Emmanuel Macron, aux nouvelles "rencontres de Saint-Denis" le 17 novembre. "Nous irons notamment pour pouvoir parler de Gaza et de la Palestine", a-t-il indiqué. Cela fait de lui le premier dirigeant de gauche à officialiser sa participation à cette réunion des chefs de parti: le PS et LFI ont annoncé qu'ils ne s'y rendraient pas, les écologistes n'ont pas encore donné officiellement leur position.