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R.Da. , modifié à
Marine Le Pen organise le traditionnel rassemblement frontiste du 1er mai à Nice, où elle réunit l'extrême-droite européenne.
INTERVIEW

Marine Le Pen organise pour le 1er mai un meeting avec ses partenaires européens à Nice. De quoi faire réagir très vivement Christian Estrosi, le maire LR de la ville. L'élu a signé une tribune dans Le Monde avec de 370 personnalités liées à la commune ou à la région pour dénoncer ce rassemblement. "Lorsque j'ai appris l'information, j'ai ressenti une profonde tristesse pour ma ville", a commenté l'édile mardi matin, au micro de la matinale d'Europe 1.

Les nationalistes du continent à Nice. Marine Le Pen devraient ainsi apparaître mardi aux côtés des autrichiens du FPÖ, des néerlandais du Parti pour la Liberté ou encore des belges du Vlaams Belang, tandis que le leader italien de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, n'a pas encore confirmé sa venue. "C'est terrifiant de voir au fond le vrai visage du FN. En invitant des gens aussi sulfureux, on mesure tout de suite ce que ça peut représenter", pointe Christian Estrosi, qui dénonce notamment "les Flamands du Vlaams Belang dont des cadres honorent des soldats ayant servi aux côtés des SS", ou encore "les Italiens de la Ligue du Nord favorables à des wagons séparés pour les Milanais de souche dans le métro".

"La liste est longue de tous qui sont identifiés comme néonazis, fascisants, xénophobes. Voilà l'initiative de Marine Le Pen, avec cette dimension nauséabonde qui va planer aujourd'hui en France à partir de Nice", résume le président délégué du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

Front républicain. Si Christian Estrosi reconnait que le FN est "une formation qui participe du suffrage universel et est acceptée par l'Etat français", il estime légitime son indignation contre la venue des frontistes dans sa ville. "Si j'avais fait comme si rien ne s'était passé, comme si c'était un jour comme un autre, personne n'aurait compris que le maire qui se place en dehors de la mêlée politicienne depuis des mois ne réagisse pas", explique-t-il, tout en rappelant qu'il s'est engagé pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. "Sans ambiguïté contrairement à un certain nombre de [s]es amis Républicains".

La tentation frontiste de LR ? De quoi motiver également un commentaire plutôt critique sur les positions de certains élus de sa famille politique, qu'il refuse toutefois de nommer. "Je ne cite pas de noms, mais nous voyons bien les jeux de ces positionnements toujours plus à droite de la droite", relève Christian Estrosi. Il dénonce ainsi une "surenchère ou on estime que pour mieux occuper demain la partie droite de notre échiquier politique, il faut faire une sorte de course à l'échalote avec le Front national". Et de conclure sur un avertissement : "Je dis à tous ceux qui seraient tentés par des rapprochements : ne tombez surtout pas dans ce piège !"