Marine Le Pen a assuré mercredi à l'AFP que le président de la République Emmanuel Macron avait évoqué lors de leur entretien de mardi l'hypothèse de constituer un gouvernement d'union nationale. "Oui", a répondu la cheffe de file des députés RN interrogée à ce sujet. La veille, elle n'avait pas abordé la question à la sortie de son entretien à l'Elysée avec Emmanuel Macron qui reçoit les dirigeants des principaux partis. Interpellée ensuite à son arrivée mercredi à l'Assemblée nationale, à la tête de son groupe du Rassemblement national, sur une éventuelle participation à un gouvernement d'union nationale, Marine Le Pen a simplement répondu: "Je pense que la situation ne le justifie pas".
>> À LIRE AUSSI - Arrivée des députés RN à l'Assemblée : Marine Le Pen met ses troupes en ordre de marche
Un "gouvernement d'union nationale" envisagé
Invité mardi à l'Elysée, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, avait indiqué que Emmanuel Macron "envisage(ait)" la constitution d'un "gouvernement d'union nationale" afin de trouver "les voies pour sortir de la situation politique" à l'Assemblée nationale, où les macronistes ont échoué dimanche à obtenir une majorité absolue. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, et le président de LR, Christian Jacob, ont pour leur part affirmé à l'AFP que ce sujet n'avait pas été évoqué lors de leur échange avec le chef de l'Etat. "La réponse ne peut pas être des débauchages", a insisté Christian Jacob auprès de l'AFP.
Mercredi, le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a expliqué, après son entretien avec le président de la République, lui avoir dit qu'il ne voyait pas la "nécessité d'un gouvernement d'union nationale". Il a assuré que son parti est dans l'opposition mais qu'il voterait "selon l'intérêt du pays" et qu'il comptait d'ailleurs déposer "des textes très ambitieux sur le climat".
Un "mariage forcé" ?
Le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, a détaillé mercredi sur BFMTV les pistes qui s'offrent à l'exécutif après la perte de la majorité absolue à l'Assemblée nationale : "Un élargissement" de la majorité avec "la poursuite du dépassement centre gauche/centre droit", "un élargissement encore plus large" ou "un système de majorité projet par projet, tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite". Mais il a précisé aussitôt qu'il excluait le RN et LFI de la majorité que le gouvernement cherche à constituer pour faire voter ses lois, car ils ne sont pas selon lui "dans l'arc républicain".
"Il commence bien son ministère", mais "on a l'habitude avec Olivier Véran", lui a répondu Marine Le Pen. "Il n'y a qu'un malheur, ce n'est pas lui qui décide, c'est le peuple qui décide qui est élu et en l'occurrence il fait partie d'un groupe qui n'a pas la majorité absolue, donc il va bien être obligé de tenir compte des autres députés", a-t-elle ajouté.
Le secrétaire général des Républicains Aurélien Pradié a refusé mercredi toute idée de "gouvernement d'union nationale", qu'il a assimilé à un "mariage forcé" qui aboutirait à "l'effacement des convictions politiques" des uns et des autres. Un gouvernement d'union nationale, "je ne vois pas du tout à quoi ça peut ressembler", a expliqué le député du Lot sur France 2, s'interrogeant sur la manière d'agréger des propositions de partis aussi divers que LR, le RN, le PS ou LFI.