L'ancienne députée Front national (devenu Rassemblement national) Marion Maréchal a refusé que l'ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, vienne à l'inauguration de son école fin juin à Lyon parce qu'elle ne voulait pas en faire "un moment politique".
"Pas un moment politique". "Je lui ai dit non. Rien de personnel, mais l'inauguration de l'école n'était pas un moment politique. Je le recevrai à d'autres occasions", a déclaré à l'hebdomadaire L'Express la petite-fille du cofondateur du FN (devenu RN en juin) Jean-Marie Le Pen.
"Du mal à discerner les contours de son projet". L'ancienne élue FN, qui a toujours sa carte au parti, qualifie l'ex-stratège du président américain de "brillant", qui "percute vite". Pour autant, elle dit avoir "du mal à discerner les contours de son projet" de réunir les mouvements nationalistes et populistes en Europe. "J'imagine qu'il s'agit d'agréger des forces de différents pays. Mais le souverainisme n'est pas une idéologie hors-sol. C'est une pratique enracinée de la politique", estime Marion Maréchal.
Elle l'avait rencontré en février. Très populaire au sein du RN, Marion Maréchal a quitté son mandat de député en mai 2017 pour fonder une école de sciences politiques, fer de lance d'un "combat culturel" d'idées ultra-conservatrices. Elle avait rencontré Steve Bannon lors de son déplacement en février aux Etats-Unis, où elle avait prononcé un discours remarqué, encensant Donald Trump et reprenant sa formule pour souhaiter "rendre à la France sa grandeur".
Une fondation internationale. Steve Bannon avait annoncé cet été le lancement d'une fondation, baptisée "Le Mouvement", destinée à organiser les différentes formations de droite radicale en Europe en vue des élections européennes. Le RN va "très certainement" adhérer à cette fondation, selon le député RN Louis Aliot. Steve Bannon a été bien accueilli par le chef de la Ligue italienne Matteo Salvini. Mais le FPÖ autrichien ne s'est pas montré désireux de collaborer avec lui. Et sa rencontre avec le président tchèque Milos Zeman s'est conclue sur un "désaccord" au sujet des droits de douane contre la Chine.