Le projet de loi sur les séparatismes est présenté mercredi en Conseil des ministres. Censé donner des armes à la police et à la justice contrer l’islamisme politique, le texte a été renommé "projet de loi visant à conforter les principes républicains" pour lui donner un atour moins polémique. Mais le débat existe bel et bien, et c’est même toute la question de la laïcité qui est reposée. "Je suis choquée par certains qui renvoient dos à dos islamistes et laïcistes", s’est agacée Marlène Schiappa mercredi sur Europe 1. "Personne n’a jamais tué quelqu’un au nom de la laïcité", a rappelé la ministre déléguée à la Citoyenneté.
Et alors qu’on célèbre aujourd’hui les 115 ans de l’adoption de la loi de 1905, celle portant sur la séparation des Eglises et de l’Etat, Marlène Schiappa a présenté sa vision de la laïcité. "Je suis assez choquée par la tournure de certains débats à cet égard", a-t-elle assuré. "Nous, nous refusons d’adjectiver la laïcité. Elle n’a pas à être ouverte, fermée, bienveillante, apaisée, comme sil elle s’excusait d’être. C’est la laïcité."
Le mot "laïciste" "fort discutable d’un point de vue historique et sémantique" le mot "laïciste"
La ministre a aussi jugé "fort discutable d’un point de vue historique et sémantique" le mot "laïciste". "Les gens qui sont très fortement pour la laïcité sont très fortement pour la liberté de conscience, pour la liberté de culte, pour lutter contre l’endoctrinement et contre l’emprise des dérives sectaires, très fortement pour l’égalité, pour la liberté, pour la fraternité. Je ne crois pas que ce soit condamnable", a lancé Marlène Schiappa.
"Et je ne crois pas que ce soit opportun de les renvoyer dos à dos à avec des islamistes qui tuent, qui réduisent les femmes à l’esclavage sexuel dans beaucoup de pays du monde, qui perpètuent des attentats, qui égorgent et qui décapitent", a insisté la ministre.