Le député LR de Mayotte Mansour Kamardine appelle le gouvernement à agir "au plus vite" sur l'île, estimant que les prochaines assises des Outre-mer ne doivent pas être "prétexte à différer l'action de l'Etat" pour "la région la plus pauvre d'Europe".
"Premier pas". Saluant lundi dans un communiqué la récente visite de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, il dit avoir eu "le sentiment d'une prise de conscience" des "graves difficultés de Mayotte et de la nécessité d'une action urgente". Pour lui, l'annonce du "versement de la moitié des arriérés de l'Etat en matière de protection maternelle et infantile (120 millions d'euros sur les 253 millions d'arriérés)" est "un premier pas dans le bon sens".
"Hiérarchiser les priorités". Le député juge cependant qu'il faut "hiérarchiser les priorités", notamment en ce qui concerne la proposition de la ministre d'un visa outre-mer pour les étudiants des pays voisins. Cette question "pourra être examinée sereinement si l'immigration illégale et massive que subit Mayotte est endiguée", dit-il. Il insiste aussi sur la sécurité. "La mise en place de politiques de rattrapage dans le plus grand désert médical de France et le plus grand désert éducatif de France ne sera efficace que si les personnels de santé et de l'éducation nationale vivent à Mayotte dans des conditions matérielles et sécuritaires décentes", affirme-t-il.
Demande de moyens humains et matériels. Mansour Kamardine appelle le gouvernement "à examiner au plus vite" "le renforcement des moyens humains et matériels de lutte contre l'immigration clandestine et contre l'insécurité", "la création d'une zone de sécuritéprioritaire", "la création d'une Agence régionale de santé" et "d'un rectorat en lieu et place du vice-rectorat", et "l'amélioration du traitement indemnitaire des agents publics" pour améliorer l'attractivité du territoire. Enfin, il invite à examiner "les éventuels abus d'acteurs économiques en position dominante (transport aérien, distribution d'essence, etc.) qui obèrent les conditions de vie et le pouvoir d'achat des Mahorais".